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[ARCHIVES 2012-2017] 4. Acteurs, institutions, réseaux : conditions socioculturelles de l'activité artistique

Jacques Philippe Le Bas d'après Sébastien Leclerc, "Le Colloque de Poissy", illustration pour l' "Histoire ecclésiastique pour servir de continuation à celle de M. l'abbé Fleury", à Paris chez Pierre-Jean Mariette, 1733, t. 32, p. 1 (coll. part. C. Gouzi)

Ce programme est issu d’un projet collectif d’historiens de l’art médiéval, moderne et contemporain, soucieux de confronter la pluralité de leurs pratiques et de transcender les périodisations traditionnelles. Il a pour but d’étudier de manière renouvelée les conditions de la création, en combinant une approche sociale et culturelle.

Il est centré sur l’artiste, non pas en tant qu’individualité créatrice, mais en tant qu’acteur, dont l’ancrage dans un groupe peut expliquer l’identité. Sans céder aux explications déterministes, il s’agira d’analyser la pertinence de la notion de représentation dans tous les champs qui touchent l’acte créateur : le culturel au sens large, mais aussi le politique ou le religieux.

Présentation

Ce thème exploitera les méthodologies déjà mises au point au sein du Centre André Chastel sur la dialectique entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre et sera un tremplin pour approfondir les questionnements sous-jacents au précédent thème fédérateur L’artiste. Ce thème, dont les problématiques ont été jusqu’ici opératoires dans les domaines couverts par les recherches des membres de l’équipe, sera élargi et développé selon des modalités nouvelles.

Sans forcément revenir à ce « retour du sujet » que l’on préconisait dans les sciences humaines il y a quelques années, en plein climat « post-structuraliste », ni même à une histoire strictement biographique, il s’agit de s’interroger sur l’action individuelle au sein de réseaux artistiques et d’évaluer le sens de l’intention créatrice dans une société dont la structure et les frontières auront été réévaluées. Si la majeure partie des projets porte sur des thèmes qui concernent la France, il n’en reste pas moins que l’équipe a pour ambition de mener des enquêtes comparatives qui soient à même de comprendre la situation française par rapport aux centres artistiques des autres pays, notamment européens. Les projets de colloques internationaux ont ainsi pour but d’être des laboratoires d’échanges et d’idées. Ils pourront étendre significativement le champ des recherches à partir d’un noyau initial, qui appelle naturellement rapprochements et confrontations.

Le thème Acteurs, institutions, réseaux est composé de trois axes :

Réseaux artistiques et mutations sociales
Cathédrale d’Evreux : le cardinal Nicolas de l’Aide présentant une nouvelle maquette de vitrail, ca 1308 - Documentation Corpus vitrearum

Cet axe se propose d’éprouver la pertinence de la notion de réseau en histoire de l’art, par deux approches issues de la sociologie et de l’anthropologie historique : l’étude des destins individuels dans le groupe et celle de la mouvance et de la complexité des groupes sociaux :

  • L’artiste en réseau. Les mondes de l’art à Paris à l’époque moderne, XVIe-XVIIIe siècle (M. Szanto, avec M. Grivel et A. Mérot) ;
  • Prosopographie du monde de l’estampe (M. Grivel) ;
  • Carrières d’architectes au tournant des XVIIIe et XIXe siècles (B. Baudez) ;
  • L’histoire contemporaine par la médaille (C. Limousin, T. Laugée).

Cet axe doit permettre de renouveler la notion de réseau en histoire l’art, afin de mieux appréhender la dialectique entre dynamiques collectives et destins personnels. Ces questions seront abordées à partir de chantiers concrets, sur des aires suffisamment larges mais nettement définies.

L’artiste en réseaux. Les mondes de l’art à Paris à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècles) : émergences, structures et mutations

Un des projets de ce premier volet s’articule autour de l’histoire de l’art, de la sociologie et de l’anthropologie historique (Mickaël Szanto avec la participation de Marianne Grivel et Alain Mérot). Il repose sur le premier chantier d’informatisation des données extraites du fichier dit « Laborde ». Ce fichier, conservé à la Bibliothèque nationale de France, est composé essentiellement de copies d’actes de l’État civil parisien du XVIe siècle au XVIIIe siècle, qui ont été détruits lors de l’Incendie de l’Hôtel de Ville en 1871. Il s’offre comme une source inestimable et difficile à manier dans son état actuel de fichier papier de 66 080 fiches concernant les artistes, les artisans et les marchands d’art. Une numérisation aura non seulement l’avantage de rendre facilement accessibles les données de ce fichier, mais surtout de révéler la place de l’artiste dans le Paris de l’Ancien Régime en mettant en lumière l’émergence des « mondes » de l’art.

Grâce à une équipe de chercheurs constituée d’historiens, d’historiens de l’art et de sociologues, il s’agira de tirer profit de l’anthropologie structurale et de la « sociologie des réseaux » (Alain Degenne et Michel Forsé, Maurizio Gribaudi), lesquelles ont montré combien les approches institutionnelles ne suffisent pas à rendre compte des comportements individuels dans des environnements sociaux complexes et mouvants. Les systèmes de parenté, les réseaux de fidélité ou de clientèle construits par le mariage, la filiation ou encore le parrainage permettront de restituer les caractéristiques d’un groupe sans négliger les informations sur chaque membre considéré isolément. Dans un second temps, il sera possible de procéder à une modélisation des constructions sociales et leurs développements sur trois siècles pour mieux comprendre comment Paris a pu s’imposer comme « capitale des arts ». Cet axe sera donc articulé au thème du laboratoire Paris : géographie artistique d’une métropole et de son territoire.

Prosopographie du monde de l’estampe

Dans un même ordre d’idées, il sera possible d’établir une prosopographie renouvelée du monde de l’estampe en France, en s’interrogeant sur l’objet et les méthodes d’une démarche issue de l’histoire sociale (Marianne Grivel). L’usage du fichier Laborde, couplé à celui des archives (inventaires après décès, archives notariales en général) permettra de mettre en relief les écarts individuels des acteurs de la gravure dans un monde fortement hiérarchisé, pour cerner de manière affinée les comportements de ce groupe social. Ces travaux pourront compléter les outils numérisés du fichier Laborde et offrir une autre échelle d’analyse de la société artistique parisienne sur la longue durée (XVIe-XVIIIe siècles).

Carrières d’architectes au tournant des XVIIIe et XIXe siècles

Dans la lignée du colloque sur l'architecture et les architectes de l'Ancien Régime à l'Empire, un travail sera mené sur les carrières architecturales entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle (Basile Baudez), à partir de la figure de François-Joseph Belanger et des architectes de son cercle.

L’histoire contemporaine par la médaille

Un troisième projet se propose d’exploiter une autre collection de la Bibliothèque nationale de France : celle du département des Médailles et des Antiques, régie par le dépôt légal (Catherine LimousinThierry Laugée). Les recherches débuteront en 1804, date de la création du prix de Rome de gravure et concerneront exclusivement les portraits frappés, qui constituent une partie importante des collections. L’enquête portera d’une part sur la médaille en tant que medium, dont le caractère précieux, impérissable et reproductible a souvent conduit à une utilisation politique ; elle étudiera d’autre part les réseaux sociaux révélés par l’identité des modèles et des médailleurs. Il s’agira en outre de comprendre ce qui revient à la créativité de l’artiste, à la volonté du modèle représenté comme à la stratégie du commanditaire, pour relire selon une approche holistique les productions du monde de la médaille à l’époque contemporaine.

Les fonds du département des médailles, composés de dons, de legs ou constitués au fil du dépôt légal, ne permettent pas facilement des recherches croisées ou thématiques. Par conséquent la première action vise à simplifier l’utilisation des fonds pour le chercheur en mettant au point un répertoire méthodique des portraits frappés, des noms de médaillistes, augmenté de recherches iconographiques pour en faciliter le maniement.

Dans un second temps, des regroupements thématiques pourront être envisagés pour réunir des ensembles cohérents de médailles (les médailles commémorant l’inauguration du canal de Suez ou la révolution de 1848 par exemple ; ou encore celles produites pour les soldats de la guerre de 14-18). Sur cette base de travail, des expositions virtuelles, auxquelles pourront contribuer des étudiants dans le cadre du Master I et Master II avec des tuteurs, pourront être mises en ligne. Ces expositions proposeront ainsi des images de médailles, structurées par des textes qui en dévoileront les analogies, les différences comme les visées et les enjeux, notamment socio-politiques.

Juillet 2012

Institutions : cadres politiques et publics de l’activité artistique
Décoration de la façade du feu d’artifice du côté de l’hôtel de ville. Élevé dans la place de Grève sur les dessin et conduite du chevalier Servandony, architecte et peintre du Roy, 1739 (détail). Coll. part.

Cet axe est centré sur l’importance du politique dans l’acte créateur et dans les phénomènes de la commande. Elle s’articule autour de deux grandes enquêtes :

  • Rapports entre la cour, Paris et les autres villes du royaume dans le domaine de la création éphémère des fêtes et des spectacles, au Moyen Âge et à l’époque moderne (R.-M. Ferré, J. de La Gorce) ;
  • L’administration des arts en France (B. Baudez, S. Castelluccio, M.-C. Chaudonneret).

Les logiques individuelles ne prennent leur sens que par rapport à des logiques structurelles qui les amplifient ou les contrarient. En ce sens, l’étude des institutions et des rapports que l’individu entretient avec elles est une étape indispensable d’une approche démultipliée de la création artistique. Les projets envisagés dans cet axe s’attachent plus particulièrement au poids des institutions relevant de l’exercice du pouvoir, mais aussi aux rivalités entre les instances du pouvoir : l’horizon social des recherches du thème se double ici d’un horizon politique.

Rapports entre la cour, Paris et les autres villes du royaume dans le domaine de la création éphémère des fêtes et des spectacles, au Moyen Âge et à l’époque moderne

Ces deux enquêtes synchroniques combinées s’attacheront à l’étude des décors éphémères réalisés pour la cour ou organisées par les instances des villes au Moyen Âge (Rose-Marie Ferré) et aux XVIIe et XVIIIe siècles (Jérôme de La Gorce).

Décoration de la façade du feu d’artifice du côté de l’hôtel de ville. Élevé dans la place de Grève sur les dessin et conduite du chevalier Servandony, architecte et peintre du Roy, 1739. Coll. part.

Étudier les décors de fête aux époques médiévale et moderne permet de mieux appréhender les ressorts de la création et mieux comprendre les questions des transferts culturels. Pour la période médiévale, les recherches ont été peu nombreuses. En effet, fugitifs par nature, ces arts éphémères n’ont laissé que peu de traces. Les œuvres d’art créées pour l’occasion ne nous sont connues aujourd’hui que par des témoignages contemporains. L’exploitation des documents d’archives, nombreux, n’a pas été systématique. Pourtant, ces sources offrent de riches informations sur l’organisation pratique de tels événements, la création matérielle des décors, leur iconographie. Tous les artistes de la cour ont ainsi travaillé aux préparatifs de telles mises en scène et les œuvres élaborées pour les circonstances sont de toutes sortes, mobilisant des talents certains et diversifiés, du simple menuisier au peintre confirmé, en passant par le poète. Par conséquent, dépassant une réflexion en termes d'influence d'un medium artistique sur un autre — dans la continuité des travaux importants d'Émile Mâle — on interrogera plus particulièrement les rapports entre les arts au Moyen Âge et les questions connexes des paramètres de la création des œuvres (attentes et intentions des commanditaires mais aussi formation et culture visuelle des artistes).

L’enquête sur les XVIIe et XVIIIe siècles sera centrée sur la concurrence entre Paris et Versailles lors de l’organisation des fêtes et des spectacles éphémères et sur la concurrence entre les villes du royaume, Paris et la cour. Cette recherche croisée ne favorisera pas la cour au détriment des villes, mais cherchera à en déceler les liens, les dissemblances et les ressemblances dans l’exercice d’un pouvoir institutionnel proprement artistique. Le rayonnement des fêtes de Versailles aux XVIIe et XVIIIe siècles sera ainsi étudié en pendant de celui des fêtes de Paris, qui continua à jouer un rôle considérable dans ce domaine. Les manifestations prestigieuses qu’organisa son bureau, dans le cadre exceptionnel procuré par la Seine entre le Louvre et le Pont-Neuf, furent capables de rivaliser voire de surpasser à plusieurs reprises celles de la cour. Le personnel permanent de ces bureaux artistiques, tels les membres des dynasties des Dumesnil, des Beausire, fut souvent aidé de créateurs plus réputés, également connus pour leurs œuvres pérennes (Charles Le Brun, Jean Bérain ou Jean Nicolas Servandoni), qui jouissaient d’une relative autonomie à l’égard du pouvoir monarchique. Ce sont ces rapports qu’il convient d’approfondir pour mieux déceler quelles furent les initiatives les plus originales selon un biais encore peu exploré en histoire de l’art. Les investigations seront poursuivies en province, dans d’autres cités, notamment dans le cas particulier d’Avignon, où le conseil municipal, tout en étant tourné vers la France, était placé sous l’autorité du vice-légat du pape.

L’administration des arts en France

À ces deux enquêtes synchroniques répond une approche diachronique. Les études sur les institutions artistiques, sur l’implication de l’État dans le domaine de l’art et le Patrimoine, notamment les travaux menés sous l’égide du Comité d’histoire du ministère de la Culture, ont essentiellement porté sur la Ve République, qui a vu la création du ministère. Mais les origines historiques et les fondements idéologiques de ce ministère ont été délaissés. L’objectif est donc de mener une enquête sur la mise en place progressive d’une administration moderne, depuis la grande réforme des Bâtiments du roi en 1776 jusqu’à la réorganisation du système des Beaux-Arts en 1848, qui s’impose comme un moment historique originel (Basile BaudezStéphane CastelluccioMarie-Claude Chaudonneret). Le personnel administratif sera étudié en privilégiant les interactions entre leurs différentes appartenances sociales et culturelles. Ainsi, en s’appuyant sur les Almanachs, sur les Archives officielles de la Révolution et du Premier Empire, il sera possible de porter un regard neuf sur l’institution artistique.

Cette enquête doit aboutir à un ouvrage conçu comme un manuel pratique pour les étudiants et chercheurs, qui permettra une meilleure connaissance des différentes administrations et de leurs agents, mais surtout qui permettra d’évaluer leur rôle dans la création artistique. Une base de données pourra en être issue, qui sera accessible sur le site internet du Centre Chastel. Un colloque international avec publication d’actes est aussi prévu et s’articulera en deux volets, qui complèteront les recherches sur la période 1776-1848 et permettront de replacer le cas français dans le contexte européen. Le premier volet portera sur l’Ancien Régime (de Louis XIV à Louis XV) ; le deuxième sur le Second Empire et la Troisième République.

Juillet 2012

Représentations sociales et culture des acteurs
Eustache Restout d'après Annibal Carrache, Le Christ chez Marthe et Marie, Caen, Abbaye-aux-Dames, 2,72 x 3,53 m, 1720 (détail)

Les phénomènes de commande artistique font l’objet de plusieurs projets, qui se définissent par la multiplicité de leurs approches. L’horizon d’attente du commanditaire sera interrogé, de même que la culture visuelle et les représentations culturelles des différents acteurs de la commande.

  • Polyvalence des artistes, XIIIe-XVe siècle (R.-M. Ferré, Ph. Lorentz) ;
  • La peinture religieuse en France, 1685-1789 : commande, évolution des systèmes de représentation et réception (C. Gouzi).

La création artistique ne peut se comprendre seulement de manière individuelle et fragmentée : elle est aussi la résultante d’un système de représentations sociales, qui façonne autant l’acte créateur dans sa singularité que la réception collective de l’œuvre. Autrement dit, si l’on envisage bien la culture, selon les définitions anthropologiques classiques, en tant qu’ensemble plus ou moins organisé ou cohérent de savoirs, de codes ou encore de valeurs associés à des domaines réguliers de pratiques, c’est ici la culture des acteurs de l’activité artistique qui doit permettre de rendre compte de cette dernière : la culture des artistes – y compris cette « culture des ateliers » dont André Chastel avait pressenti l’importance –, mais encore celle des commanditaires comme celle des spectateurs, substrats de toute œuvre en ce qu’elle est indissociable d’un horizon d’attente.

Polyvalence des artistes (XIIIe-XVe siècles)

La richesse de la documentation d’archives conservée sur les artistes et leurs œuvres pour les derniers siècles du Moyen Âge permettra d’aborder avec profit cette question de la culture des acteurs de la création artistique (Rose-Marie FerréPhilippe Lorentz).

Il est aujourd’hui bien connu que les artistes participent, grâce à une formation diverse et une culture élargie, à l’élaboration de différents médias. Il s’agit dès lors d’examiner les paramètres de la création en tenant compte certes des intentions et de la culture des commanditaires, mais aussi des conditions concrètes d’exécution d’une œuvre. La connaissance des matériaux employés, des esquisses, des réseaux d’échanges artistiques et de transmission de modèles, ou la prise en compte des citations iconographiques et formelles appartenant à un autre langage esthétique, sont en effet révélatrices de la culture visuelle et artistique des peintres, sculpteurs ou orfèvres. Aussi, l’étude systématique des œuvres renseigne sur la perméabilité des arts au Moyen Âge. Le peintre Jean Fouquet par exemple, enlumineur également, applique ses expériences tant dans le domaine du vitrail que dans celui des décors de fêtes. En Bourgogne Hugo van der Goes œuvre lui aussi à la mise en scène des grands spectacles de la cour de Philippe le Bon, en même temps qu’il réalise des peintures de grand format.

Un colloque organisé en 2014-2015 au Centre Chastel (Philippe Lorentz, Rose-Marie Ferré), en association avec le programme européen ARTIFEX (Dagmar Eichberger, université de Trêves) et l’EPHE (Guy-Michel Leproux, Audrey Nassieu-Maupas), portera sur les métiers à l’époque médiévale. Il privilégiera les questionnements sur le statut des artistes, comme sur leur formation et les modalités d’acquisition de leur culture, afin d’offrir un panorama décloisonné de la création à l’époque médiévale.

La peinture religieuse en France (1685-1789) : commande, évolution des systèmes de représentation et réception

L’art religieux est un domaine privilégié de ce point de vue, car il permet de déterminer ce qui relève des pratiques culturelles et sociales de groupe et ce qui dérive de l’imaginaire singulier de l’artiste. Le premier projet a ainsi pour ambition d’éprouver la validité des méthodologies de l’histoire culturelle et de l’anthropologie religieuse de l’art dans l’étude de la peinture religieuse en France, de la Révocation de l’Édit de Nantes en 1685 à la Révolution de 1789 (Christine Gouzi).

La commande artistique, l’évolution des iconographies et des styles, la réception des tableaux d’autels à Paris comme dans les provinces du royaume seront des points importants de ce travail. Ce dernier sera particulièrement centré sur la circulation des modèles artistiques et culturels et sur leurs liens avec la pratique religieuse. En ce sens, l’étude de la liturgie, des rituels et des textes théologiques sera le fondement d’une nouvelle compréhension de la commande artistique et des variations de l’iconographie religieuse de Louis XIV à Louis XVI. Dans une période où les querelles religieuses (jansénistes notamment) sont essentielles, les concepts d’orthodoxie et d’hétérodoxie permettront encore de s’interroger sur les phénomènes propres à la réception des œuvres : réception par les commanditaires, mais aussi par les fidèles, clercs ou laïcs ; réception enfin par les personnalités extérieures à la vie religieuse, qui font parfois passer la peinture religieuse de la sphère du sacré à celle du profane. Outre un ouvrage sur toutes ces questions, cette réflexion débouchera sur des réalisations qui associeront plusieurs chercheurs du Centre Chastel :

une exposition, élargie à l’ensemble de la situation européenne pour la période 1680-1760, qui portera sur le culte des saints et le culte des reliques dans l’Europe de la Réforme catholique et sur l’art qui lui est lié : peinture, mais aussi reliquaires et objets cultuels. Cette exposition sera organisée à Paris en partenariat avec plusieurs musées aujourd’hui pressentis (comme le MuCEM de Marseille), un colloque international centré sur la peinture religieuse dans l’Europe des Lumières, qui pourra être organisé en liaison avec l’exposition et qui portera plus particulièrement sur les échanges, les circulations artistiques et sur les problèmes de norme et d’exception dans la conception de la représentation religieuse.

 

Juillet 2012

 

Membres rattachés au thème

Enseignants-chercheurs de l’université Paris-Sorbonne

Basile Baudez (MCF)
Sabine Berger (MCF)
Isabelle Ewig (MCF)
Rose-Marie Ferré (MCF)
Christine Gouzi (MCF)
Marianne Grivel (PR)
Thierry Laugée (MCF)
Philippe Lorentz (PR)
Alain Mérot (PR)
Anne-Sophie Molinié (MCF)
Mickaël Szanto (MCF)

Chercheur du CNRS

Stéphane Castelluccio (CR)

ITA du CNRS

Karine Boulanger (IE)

Professeurs émérites Paris-Sorbonne

Bruno Foucart
Fabienne Joubert

Directeur de recherche émérite du CNRS

Jérôme de La Gorce

Membres honoraires

Marie-Claude Chaudonneret (CR CNRS)
Jean-Louis Gaillemin (MCF Paris-Sorbonne)
Véronique Gerard Powell (MCF Paris-Sorbonne)
Françoise Levaillant (DR CNRS)
Catherine Limousin (IR CNRS)

Doctorants : liste en formation

Virginie Abriol, Elliot Adam, Émilie Alexandre, Adrián Almoguera, Marie-Gaëtane Anton, Mathilde Assier, Élise Banjenec, Matthias Barthel, Juliette BessetteVéronique BoidardSarah BoyerMarie-Laure Buku PongoMathieu CaronVirginie Cauchi-Fatiga, Romain CondaminePhilippe CornuailleMatthieu CresonBenoît Dauvergne, Annamaria Ersek, Elsa EspinAgnès FlambardLaure FordinBenjamin FoudralNastasia GallianSimon GautierAurélie GavoilleElvina Gilles-GueryJulie GimbalMarion Grébert, Christophe Guillouet, Bruno GuiloisLydia HamitiJuhayna HillesItai Kovacs, Dominique Lacroix-Lintner, Iris Lafon, Erwann Le Franc, Clémence Lecointe, Ségolène LiautaudVincenzo Mancuso, Hélène Marcq, Maxime-Georges Métraux, Alexandra Michaud, Nicolas OgetNathalie PascarelClémence PauYvon Plouzennec, Myriam Prot-Poilvet, Yves-Marie Rocher, Côme Rombout, Benjamin Salama, Mélanie Salitot, Magdalena SawczukNora SegretoPatricia Spiess AndreszPiyush WadheraGatien WierezYuting YangMarie Yvonneau.

MAJ décembre 2017