Du japonisme à l'Art nouveau : quelle transition?
Depuis les recherches de Gabriel Weisberg consacrées au collectionneur et marchand d’art Siegfried Bing, qui personnalise en France le lien entre le japonisme et l’Art nouveau, peu de publications se sont attachées à questionner les filiations esthétiques et théoriques qui unissent ces deux courants artistiques. Notre étude tentera de restituer cette connexion en s’interrogeant sur la notion de « transition », notamment d’un point de vue chronologique et stylistique.
Si le japonisme et l’Art nouveau partagent de nombreux leitmotiv – en premier lieu le refus d’une forme d’académisme et la volonté de chercher de nouvelles sources d’inspiration au-delà du monde occidental – les production artistiques entre la fin des années 1850 et le début du XXe siècle témoignent d’une certaine évolution tant d’un point de vue conceptuel que formel. C’est ainsi que l’influence de l’art japonais, qui se traduit dans un premier temps par l’introduction de motifs issus de l’estampe ukiyo-e dans le répertoire de l'éclectisme, prend progressivement la voie de l’assimilation de principes esthétiques empruntés à l’archipel japonais et susceptibles de libérer les artistes de la démarche historiciste ayant prévalu tout au long du siècle, dans l’optique de donner naissance à un « art nouveau ».
Sous la direction de Jean-Sébastien Cluzel.