Angélique Saadoun
Edward William Godwin et le style anglo-japonais
La seconde moitié du XIXe siècle inaugure une nouvelle phase de relations diplomatiques entre l’Angleterre et le Japon, avec la signature des traités d’Ansei le 26 août 1858, et la représentation des arts nippons à l’Exposition universelle de Londres en 1862. Souvent considéré comme le précurseur du style anglo-japonais, l’architecte et designer Edward William Godwin (1833-1886) est aussi l’un des premiers collectionneurs d’estampes ukiyo-e en Angleterre au début des années 1860. Nous nous demanderons ici comment cette altérité que représente le Japon, en tant que pays lointain et fantasmé, enrichit le travail artistique de Godwin au point de donner lieu à une formule, puis à un véritable style qui fera école en Grande- Bretagne.
Thibaud Dapremont
Pratiques artistiques et professions parallèles. La double identité des artistes amateurs en France au XIXe siècle
Être artiste amateur implique généralement de devoir conjuguer un loisir artistique à une profession parallèle. Cette situation concerne une multitude d’individus qui, en France au XIXe siècle, tournent volontairement ou non le dos à une carrière artistique souvent jugée trop incertaine. Or, ce choix est loin d’être synonyme d’inertie. Le lien qui se tisse entre la pratique créatrice et un milieu professionnel distinct peut aussi être le lieu d’une synergie féconde à plus d’un titre. Elle l’est non seulement pour l’amateur lui-même dans sa carrière ou son œuvre, mais également pour les milieux professionnels, en particulier avec les associations artistiques d’amateurs qui apparaissent au début du XXe siècle. Cette communication se donne alors pour objectif d’évaluer la nature de cette synergie et de relever ses implications plurielles.