Baptiste Dumas-Piro
S’emparer d’un passé étranger : un mécénat officiel dénoncé par la presse satirique en France (années 1830-1840).
La presse satirique du XIXe siècle n’a eu de cesse de rabaisser et entacher la réputation de la classe politique. Pour y parvenir, l’un de ses procédés habituels a consisté à souligner les travers des dirigeants, les isolant de l’opinion publique. La presse s’y est notamment employée en les dénigrant et en dévalorisant leurs politiques édilitaires et artistiques par le biais d’un humour pamphlétaire. Les monuments édifiés durant la monarchie de Juillet, dépourvus d’inventivité, ne seraient que les déclinaisons maladroites d’esthétiques héritées du passé. Or, ces références impropres parce qu’étrangères, empruntées à la Grèce lointaine et à la Rome ancienne, auraient permis à ces dirigeants de nourrir une culture d’exclusion. C’est donc en recourant à une altérité d’opposition teintée d’ironie que la presse satirique a cherché à diffuser ses idées pour, à terme, affaiblir le régime et ses représentants. Ce « quatrième pouvoir » s’y est employé en créant de toutes pièces l’image de cet « autre » dominateur.
Hector Chapron
Antinomie sur la compréhension portée aux bustes à effigies impériales romaines en Europe Occidentale durant les Temps Modernes.
Quelles sont les différentes perceptions des acquéreurs et leur utilisation du buste dans les maisons royales et privées en Europe occidentale durant l’époque moderne ? La représentation des effigies et leur emplacement ont évolué suivant leur fonction et les modes. Durant l’Antiquité, l’utilité d’une effigie impériale romaine est, avant tout, d’incarner une notion politique, spirituelle voire religieuse. À partir de la Renaissance, le buste devient un objet de décor. De fait, à partir du XVIIe siècle, le buste, selon la qualité et la richesse de ses matériaux, devient progressivement un objet de luxe ou un simple élément exposé dans les espaces extérieurs. Le buste voyage, se déplace et il est l’enjeu de tractations et peut également revêtir une importance politique. La motivation de l’achat diffère selon les courants modistes par époques et par pays. Le jugement esthétique renvoie à l’interprétation personnelle, à la sensibilité intime et au goût culturel affiné ou non d’un individu. Plusieurs axes de recherches sont proposés pour évoquer l’altérité des figures préférentielles et du genre dans une perspective sociétale. L’enjeu de cette communication vise le questionnement de la notion du précieux, du beau et du luxe à travers le buste à effigie antique suivant les époques et les cultures.
