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Huitième séance du séminaire « L'altérité dans l'art »

La Tempête apaisée, tétraévangile copte bohaïrique, Damiette, 1178-1180. Paris, BnF, ms. copte 13, f. 21v © gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Séminaire
Le Mardi 19 novembre 2024 de 18h00 à 20h00
Galerie Colbert (INHA), Salle Ingres (2e étage), 6 rue des Petits-Champs, 75002 Paris

Matthias Egger

Le tétraévangile copte 13 de la Bibliothèque nationale de France : entre norme et exception dans l’art du livre médiéval et l’enluminure « orientale »

Riche de plus de 200 peintures, le tétraévangile copte 13 de la Bibliothèque nationale de France (Damiette, 1178-1180) est de loin le manuscrit copte le plus enluminé conservé, pour cette raison souvent signalé comme unicum dans l’art du livre copte et considéré comme une imitation d’exemplaires grecs et caucasiens contemporains. Mais certaines de ses caractéristiques, bien représentées dans l’enluminure des chrétiens d’Égypte depuis le VIIIe siècle, permettent de nuancer ces jugements. La présentation de ce manuscrit sera l’occasion d’aborder les traits qui le lient tant aux autres manuscrits coptes enluminés catalogués qu’aux productions des cultures avec lesquelles l’Égypte est alors en contact. En filigrane, il s'agira d'attirer l'attention sur la place de l’enluminure copte médiévale dans l'histoire de l'art, en nous interrogeant sur les critères et les références qui établissent les notions de « norme » et d’« exception », ainsi que sur leur poids et leur pertinence dans sa construction. 

 

 

 

 

Ḥaḥ / Anıtlı (Turquie du sud-est), cathédrale Mor Sobo, abside de la nef sud, VIe siècle (cliché F. Pacha Miran)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

François Pacha Miran

« Au temps des Grecs perfides ». Byzance vue de l’Euphrate, entre méfiance et fascination

En 518, l’exil de Sévère d’Antioche signa la fin de l’entente entre l’Église byzantine et les chrétiens de Mésopotamie. La terre du roi Abgar, qui avait vu naître l’icône du Mandylion et fleurir les hymnes d’Éphrem, devint bientôt aux yeux des Byzantins une province lointaine aux relents d’hérésie et de schisme. Ainsi s’achevait le temps des « Grecs bénis », qui avaient émaillé la région d’églises et de monastères somptueux. La menace perse qui pesait sur la frontière orientale exigeait pourtant que les empereurs préservent des relations aussi apaisées que possible avec l’Église syriaque ; jusqu’à ce que la prise d’Édesse par les Arabes, en 638, ne soustraie définitivement la Mésopotamie à l’Empire byzantin. Le califat instauré, le souvenir de Byzance ne devait pourtant pas disparaître. Alors même que les copistes dataient désormais leurs manuscrits selon l’ère des « Grecs perfides », l’héritage littéraire, scientifique et artistique de l’Antiquité tardive continua d’irriguer le monde syriaque. Aux côtés des sources historiques et des écrits de controverse, l’art du livre témoigne avec clarté de ces regards jetés par-delà les frontières, linguistiques et confessionnelles, qui séparaient Byzance de la Mésopotamie chrétienne. Entre fascination et méfiance, nous examinerons les diverses images que les communautés syriaques se forgèrent des Byzantins et de leur culture, depuis le règne d’Anastase (491-518) jusqu’à l’éphémère reconquête de la Syrie du Nord (969-1058).

 

Pour accéder au programme complet du séminaire, cliquer ici

En application avec les mesures prises dans le cadre du plan VIGIPIRAT nous vous rappelons que l'introduction de tout bagage (valises, y compris format « cabine » et sacs de grande contenance) est désormais interdite dans la galerie Colbert. En vous remerciant pour votre compréhension.