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Cycle de rencontres scientifiques 2012-2013

Rencontres du Centre Chastel
Du Lundi 22 octobre 2012 au Mercredi 19 juin 2013 de 00h00 à 23h59

Le Centre André Chastel propose depuis 2012 un cycle mensuel de rencontres scientifiques, dans des champs variés de l’histoire de l’art médiéval moderne et contemporain, coordonné par Jérémie Koering (CNRS) et Emmanuel Lurin (Université Paris-Sorbonne), assistés de Catherine Prioul (CNRS).

Conférences, tables rondes et présentations d’ouvrages permettent de faire connaître au public les travaux les plus récents de ses membres et correspondants.

 

PROGRAMME 2012-2013


Les rencontres du Centre Chastel auront lieu en salle Ingres, le mercredi à 18h00,
sauf la première séance d'octobre qui se tiendra en salle Vasari à 18h30.

 

Arnauld Pierre s'entretient avec Carlos Cruz-Diez, figure majeure de l'art optique et cinétique. D'origine vénézuélienne, installé à Paris à la fin des années 1950, Cruz-Diez approche la couleur comme 'événement primaire' et donne naissance à plusieurs cycles d'œuvres qui, des physichromies aux chromosaturations, engagent le spectateur dans une 'situation réelle' de co-présence directe avec le phénomène chromatique.

Charles et Louise Garnier, accompagnés de Gustave Boulanger et d’Ambroise Baudry, parcoururent l’Espagne en chemin de fer et en diligence en mai 1868, en plein chantier de l’Opéra. Le journal de bord, écrit en vers par Charles, est illustré de dessins d’architectures et de vues de villes, réalisés par Garnier et Baudry tandis que Boulanger représente des types espagnols. Issu de la tradition de l’Album amicorum romantique, ce carnet s’en écarte par le mélange de trivialité et d’érudition légère, la place donnée à l’itinéraire (réalisé par Louise) et l’importance des dessins. Publié par Fernando Marías et Véronique Gerard Powell*, ce journal inédit (Bibliothèque de l’Opéra, Paris) complété par les dessins préparatoires de Garnier (ENSBA) est un témoignage très direct de la joie de vivre, de l’humour, des goûts artistiques et du caractère de l’architecte. Il augmente également sensiblement le catalogue des dessins de Gustave Boulanger et aide à mieux comprendre la personnalité d’Ambroise Baudry.

*Fernando Marías y Véronique Gerard Powell (dir),  El Viaje a España de Charles Garnier, Nerea, 2012, 2 vols ; ed. anglaise, Journey to Spain by Charles Garnier, Nerea 2012.
 

Situé au voisinage de Fontainebleau, le château de Courances a toujours été célèbre pour ses jardins d'eau, attribué à Le Nôtre, et sa silhouette "brique et pierre" Renaissance, évocatrice des vieilles demeures françaises. L'étude de cet édifice, entreprise à l'occasion d'un ouvrage collectif en 2003, a eu des conséquences scientifiques intéressantes, avec le renouvellement complet de l'histoire de sa construction, et encore de sa restauration au XIXe siècle. De manière plus inattendue, les avancées de la recherche ont également abouti à un chantier qui a modifié, une nouvelle fois, l'aspect du château, pour la troisième fois en un peu plus d'un siècle. Histoire de l'architecture et histoire du patrimoine sont donc ici intimement liées et c'est l'étude et l'analyse de ces phénomènes, semblables à ceux d'un balancier, que l'on essaiera de mettre en lumière au cours de cette conférence.

Malgré la célébrité et le rayonnement dont il bénéficia, Servandoni est aujourd’hui surtout connu par des études ponctuelles, qui ne permettent pas de bien apprécier le rôle qu’il exerça dans une dizaine de pays européens. De regrettables erreurs, souvent répétées d’un article à l’autre, ont en outre empêché de comprendre sa personnalité complexe, le cours particulier de sa carrière et par là, sa démarche créatrice. Grâce à des recherches menées dans les différents lieux où il se rendit, il est à présent possible de porter un regard plus exact, plus cohérent et plus synthétique sur l’artiste et son œuvre, mais aussi de mieux traiter les délicats problèmes soulevés par un certain nombre de dessins qui lui ont été attribués.

Alors que les liens de Hans/Jean Arp avec Dada, le surréalisme, l’art constructif ont été largement étudiés, ceux entretenus, dans l’après-Seconde Guerre mondiale avec les courants émergents ne l’ont guère été, comme si Arp travaillait désormais en solitaire à une œuvre personnelle sans prise avec l’art de son époque. Nous verrons que rien n’est plus faux : l’Informel de Michel Tapié se réclame de Dada et la philosophie abhumaniste de Camille Bryen est étonnamment proche de celle de Arp. A travers la figure de l’un des pères de l’art moderne, il est alors possible de proposer une alternative au mythe de l’année zéro en relisant cette période en terme de continuité, de bifurcations et de nouvelles alliances. 

Le peintre allemand Victor Müller séjourna à Paris de 1851 à 1858. Ce furent là des années d’études sur lesquelles plane, encore lointaine, l’ombre de Courbet. À Paris Müller fut l’élève d’Ary Scheffer et de Thomas Couture. À peine revenu en Allemagne il travaillera avec Courbet qui séjourne six mois à Francfort en 1858. Leurs trajectoires se croiseront une troisième fois, à Munich, en 1869. À chacun des passages du météore Courbet la peinture de Müller s’affermit et s’affirme. Obligé pour sa survie de répondre à des commandes, Müller laisse à sa mort précoce une œuvre inégale. On y repère pourtant sans peine l’influence libératrice du grand peintre français que Müller au moment où il disparaît, en 1871, venait de mettre en contact avec le cercle de Leibl.

Il revient à Émile Mâle d’avoir souligné les relations entre les arts figurés et le théâtre. Valorisant certes le document écrit et pensant la production artistique en termes d’ascendance ou de hiérarchie, ce grand penseur a cependant été attentif à l’évolution des idées et à leur transmission. Toutefois, il s’agit dorénavant de dépasser ces raisonnements traditionnels de l’influence de l’art dramatique sur les arts visuels et de favoriser une étude plus attentive des paramètres de la commande artistique. À ce titre, il paraît important de signaler les grandes étapes de la recherche sur ce sujet, longtemps resté problématique parmi les spécialistes. Mais, au-delà de ce bilan, il convient aussi de présenter les nouvelles démarches d’analyse de la création médiévale, davantage tournées vers la pluridisciplinarité et la prise en compte de la réciprocité des divers langages artistiques. Quelques exemples tirés de l'art de l'enluminure et de la sculpture à la cour de René d’Anjou éclaireront ces réflexions.

Le premier roi Bourbon a engagé sous son règne un vaste programme de rénovation des édifices de la monarchie, projet habile et ambitieux qui devait consacrer son propre triomphe et promouvoir la restauration de l’autorité royale. La conférence sera centrée sur la rénovation du château de Fontainebleau dont elle éclairera la signification monumentale dans le contexte de la reconstruction du royaume et de l’avènement d’une nouvelle dynastie. Il s’agira de montrer combien les choix de construction, d’agrandissement ou de décoration ont été constamment soutenus par une volonté de célébration qui tendait à souligner la permanence du pouvoir, le maintien des traditions et leur profond renouvellement en la personne d’Henri IV. La démonstration s’attachera à tisser des liens entre l’idéologie royale et les partis architecturaux, l’iconographie des décors et la rhétorique des dédicaces. Mais elle interrogera plus généralement les arts de la « Seconde Ecole de Fontainebleau », ici perçus dans leurs motivations politiques et culturelles, offrant ainsi un modèle d’interprétation susceptible d’être appliqué à d’autres chantiers et créations du règne d’Henri IV.

Dès l’Antiquité, puis de la Renaissance à nos jours, les grottes constituent un topos incontournable dans la création des jardins, soumis à d’infinies variations de formes, au gré des changements de mode, de l’excentricité des mécènes et de la fantaisie des concepteurs. Ces étranges monuments furent aménagés par milliers au cours des cinq derniers siècles, du Portugal à la Russie, de la Suède à l’Espagne, selon des échelles extraordinairement variées allant de la simple niche abritant une petite fontaine à l’immense chaos naturel transformé en paysage sublime. Beaucoup ont disparu, en raison de l’extrême fragilité de ces décors précieux, mais d’admirables réalisations témoignent encore d’un engouement jamais démenti, notamment en Allemagne, en France, en Italie ou au Royaume-Uni.

Si le jardin opère comme microcosme, la grotte constitue à son tour un monde en réduction, une cristallisation de l’imaginaire s’incarnant dans des formes sensibles qui transposent la réalité des lieux, accumulent une immense variété de matériaux et poussent le vocabulaire ornemental à son paroxysme, qu’il relève du rustique, de la grotesque ou encore de la rocaille. Un ouvrage de recherche en cours d’achèvement se propose de déployer leurs multiples facettes à travers une série de catégories littéraires, esthétiques ou anthropologiques, qui permettent d’évoquer leur arrière-plan à la fois artistique, scientifique, technique, religieux ou encore philosophique et de rendre compte de la poétique profonde des éléments et des émotions à l’œuvre dans la grotte.

 

 

Ouvertes à tous, ces rencontres ont lieu au Centre André Chastel,
2 rue Vivienne, Galerie Colbert, 75002 Paris.
Entrée libre dans la limite des places disponibles