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Aux sources de l'invention de l'« aigle » de Suger

par Philippe Lorentz
Le Monument des tétrarques, Venise, détail
Rencontres du Centre Chastel
Le Mercredi 11 décembre 2013 de 00h00 à 23h59
Paris, galerie Colbert (75002)
  • Cette communication de Philippe Lorentz se tiendra salle Ingres (2e étage), de 18h30 à 20h - entrée libre.

Le célèbre « aigle » de Suger, abbé de Saint-Denis (1122-1151), est une œuvre fascinante faite d’un vase antique en porphyre métamorphosé par l’adjonction d’une monture d’orfèvrerie en argent doré figurant la tête, les ailes et les pattes d’un aigle. Quelles sont les raisons qui ont pu faire naître, dans l’esprit du prélat, une idée aussi singulière ? La recherche d’antécédents formels (étoffes ornées d’aigles comme le « suaire » de saint Germain, aquamaniles, aigles décorant des ambons) n’a pas donné jusqu’ici de résultats probants. Pour aller plus loin, il est nécessaire de prendre en compte les liens symboliques entre le matériau de l’œuvre (le porphyre) et sa destination (la célébration eucharistique). D’autre part, Suger, qui a séjourné plusieurs fois en Italie, connaît le rôle du porphyre dans le décorum impérial à Rome et à Byzance depuis le Bas-Empire. Il attribue au Christ cette pourpre inaltérable, à travers le corps d’un aigle, ancien emblème de la puissance romaine, devenu symbole christique. L’« aigle » de Suger apporte en outre une formulation visuelle précoce des particularités du rapace telles qu’elles sont décrites dans les bestiaires aux XIIe et XIIIe siècles.

 

Voir le programme des Rencontres du Centre André Chastel 2013-2014