Résumé
Le cinéma n’enregistre pas seulement ce qui existe : il arrive qu’il fabrique des objets pour les filmer. Des « simulacres » qui peuvent être aussi bien des parodies d’œuvres d’art que des machines à voyager dans le temps. Comment penser ces objets improbables, excroissances filmiques souvent kitsch, qui dénoncent au sein du film même ses artifices fictionnels ? Comment pensent-ils le cinéma, ses spécificités et ses relations avec les arts plastiques ?
À partir de l’exemple du cinéma français des années 1960, ce travail de thèse s’est donné pour objectif de replacer ces objets dans la culture visuelle, de les analyser comme des carrefours artistiques et de débattre des questions théoriques qu’ils soulèvent, notamment de la capacité du cinéma à mettre en fiction le pouvoir des autres arts. Au point de rencontre entre la théorie artistique et la fiction cinématographique, l’histoire de ces objets hybrides permet de comprendre que le cinéma peut se faire historien d’art et que l’histoire de l’art est elle-même une longue suite de fictions sur les pouvoirs attribués aux objets. En cela, ces simulacres cinématographiques apportent des sources inédites à l’historien des arts visuels.
Jury de soutenance :
- M. DAIRE (Cinémathèque)
- M. DUFRENE (Paris 10)
- M. GUIDO (Lille 3)
- Mme LE MAÎTRE (Paris 10)
- M. PIERRE (Paris 4)