Résumé
Cette thèse s’attache à mettre en évidence les échanges entre l’art, l’ethnologie et l’anthropologie dans le cadre de l’exposition, des années 1930 aux années 1970. Elle s’appuie sur l’étude de trois grandes figures : Georges Henri Rivière, conservateur au musée d’ethnographie à Paris, son homologue Jean Gabus à Neuchâtel, et le commissaire d’exposition bernois Harald Szeemann. Les enjeux de cette étude sont multiples. Il s’agit d’abord de préciser la nature des échanges, plus ou moins directs, qui ont pu avoir lieu entre ces trois hommes et dans quelle mesure chacun s’est intéressé à la discipline de l’autre. La chronologie retenue, des années 1930 aux années 1970, ne semble pas évidente car elle comprend une période troublée par la Seconde Guerre mondiale. Harald Szeemann exerce en effet dans un contexte différent de celui des deux conservateurs. Et pourtant, ces années mouvementées sont aussi celles de l’évolution de l’ethnologie et de l’art vers des questionnements plus anthropologiques. L’enjeu ici est de démontrer que l’écart des années permet d’entrevoir une mutation tout à fait cohérente. Pour tenter de répondre à ces questionnements, cette étude s’intéressera tout d’abord aux moyens mis en oeuvre et aux théories élaborées afin de porter un regard plus réflexif sur l’art au musée. Une deuxième partie détaillera les échanges disciplinaires visibles dans la muséographie des expositions organisées par les deux conservateurs et le commissaire d’exposition. Enfin, une dernière partie explorera ce que ces échanges disciplinaires.
Jury
Mme Felicity BODENSTEIN - Sorbonne Université - Examinatrice