Résumé
Figure incontournable de l’enluminure parisienne dans la seconde moitié du XVᵉ siècle, la personnalité artistique anonyme désignée sous le nom de convention « Maître de Coëtivy » est loin d’avoir limité son champ d’action à la seule peinture dans les livres ; tableaux et patrons pour des tapisseries et des vitraux sont également à mettre à son actif. L’ensemble redessine les contours d’un peintre polyvalent de premier plan dans la France royale de Charles VII et de Louis XI. La proposition de son identification avec le peintre Colin d’Amiens, reconnu dans les textes comme l’un des meilleurs peintres de son temps, est désormais acceptée par une grande partie des historiens de l’art de la période sans toutefois être unanime. Cette enquête se propose de réexaminer — et d’exposer pour la première fois — toutes les pièces du dossier, tout en faisant la part belle aux tenants et aboutissants de cette personnalité qui, dans les faits, ne peut s’appréhender seule. Elle vise également, dans une perspective méthodologique renouvelée, à proposer une autre approche du milieu artistique parisien, en pleine recomposition au lendemain de la guerre de Cent Ans, afin de faire la lumière sur un monde bien plus dynamique et vivant que le tableau qui en a longtemps été dressé. Paris entre 1450 et 1500 n’est pas plongée dans une « nuit » obscure et fantomatique, mais, tout au contraire, est pleinement occupée à reconquérir la place qui était la sienne au début du siècle.
Le jury est composé :
Philippe Lorentz, Professeur à Sorbonne Université et directeur d'études à l’École Pratiques des Hautes Études - Directeur de thèse
Michel Hérold, Conservateur général du patrimoine, docteur habilité à diriger les recherches, directeur du comité français du Corpus Vitrearum, Centre André-Chastel
Guy-Michel Leproux, Directeur d’études à l'École Pratique des Hautes Études
Laurence Rivière Ciavaldini, Professeure à l'Université Grenoble Alpes