Résumé
Cette thèse a pour objectif d’analyser la représentation des saints en France au dix-huitième siècle. Elle s’appuie sur un corpus de plus de mille cinq cents peintures. Elle emprunte les voies de la sociologie religieuse et de la méthode iconographique et elle s’entrecroise avec les écrits hagiographiques des théologiens et avec l’actualité canonique et polémique de l’Église au dix-huitième siècle. À travers l’étude des représentations, elle vise à définir ce qui caractérise la sainteté en peinture et à déchiffrer des signes dévotionnels. Ce travail démontre en premier lieu que les saints plus représentés au dix-huitième siècle marquent l’attachement des fidèles au saint pécheur traditionnel et que la fonction sacerdotale et le martyre servent à relier différents territoires. Les artistes représentent les nouveaux saints du dix-huitième siècle en leur donnant les attributs de leur fonction ecclésiale, leur sainteté est plus charismatique et vertueuse que miraculeuse ; le miracle et les saints fantastiques tout autant que les légendes n’ont pas disparu, mais le costume permet de garder la fonction éminente du saint. L’attribut devient utile: lorsqu’il est légendaire il se transforme, et en tant qu’objet, il active le sens de la toile et sert à décaler le sujet. L’objet dans son rapport au sacré est centré sur une pratique de prière tandis que les objets de la royauté rappellent que les tableaux fonctionnent avec les reliques comme des objets de culte relatif.
- Le jury est composé de
Mme Christine GOUZI – Professeur, Sorbonne-Université
M. Ralph DEKONINCK – Professeur, Université catholique de Louvain
M. Frédéric COUSINIÉ – Professeur, Université de Rouen Normandie
Mme Isabelle BRIAN – Professeur, Université Lorraine
M. Sylvio DE FRANCESCHI – Professeur, Ecole Pratique des Hautes Etudes