Résumé
Résumé :
Du Bauhaus à De Stijl, du Constructivisme au Style international ou au Mouvement moderne, le modernisme historique n’aura pas seulement occupé les historiens de l’architecture et du design. Il est en effet devenu, depuis une vingtaine d’années, un objet d’investissement à part entière d’un grand nombre d’artistes de toutes provenances. Au tournant des années 2000, ce phénomène de références, d’évocations, de déplacements, de réappropriations, de mises à distance ou de célébrations, a pris une ampleur telle que de nombreuses expositions en Europe et en Amérique du Nord l’ont interrogé, en le réduisant toutefois le plus souvent à une mouvance ruiniste, empreinte de nostalgie, qui n’est pas confirmée par une étude attentive des œuvres. Loin de toute vaine prétention à l’exhaustivité, notre recherche a opté pour une fo-cale centrée sur les œuvres. Au risque d’un peu de myopie où pourrait sembler se perdre une conscience globale du phénomène historique traité, le parti est ici pris d’analyser individuellement les pratiques. L’étude des divers cas retenus conduit à différentes hypothèses et lectures, qu’on espère inédites. Si tous les travaux analysés ont en commun de se référer au modernisme, de prendre celui-ci pour objet à travers telle ou telle de ses réalisations, on verra qu’il est impossible de conférer un sens unitaire à pareil tropisme. L’indispensable proximité avec les œuvres aura ainsi permis de prendre non pas l’unique mais les mesures plurielles d’un phénomène qui aura indéniablement marqué la création artistique des dernières décennies, et continue de la marquer.
Summary :
From Bauhaus to De Stijl, from Constructivism to the International Style or the Modern Movement, historical modernism has kept more than architecture and design historians busy. In fact, in the last twenty years, it has become a focus of investment in its own right for a large number of artists from all walks of life. At the turn of the century, this phenomenon of references, evocations, displacements, reappropriations, distancing or celebrations took on such a magnitude that many exhibitions in Europe and North America addressed it. However, it was primarily reduced to a ruinist movement, full of nostalgia, which is not discerned by a careful study of the works. Without pretense of being exhaustive, our research has chosen to focus on the works. At the risk of being slightly myopic, where a global consciousness of the historical phenomenon treated might seem lost, we seek to analyze individual practices. The study of the various cases selected leads to different hypotheses and readings, which we hope are novel. If the common thread of all the analyzed works is to refer to modernism, to take it as object through one or other of its achievements, we will see that it is impossible to confer a unitary meaning on such tropism. The indispensable proximity to the works will thus make it possible to take not the exclusive but the plural measures of a phenomenon that will undoubtedly mark the artistic creation of the last decades, and continues to mark it.