Aller au contenu principal Aller au menu Aller à la recherche

AddToAny share buttons

"Et les grands cris de l’Est" : Delaunay à Berlin 1912-1914

Thèse

Résumé

Résumé

Robert Delaunay (1885-1941) est l’un des artistes français les plus présents à Berlin à l’aube de la Première guerre mondiale. Avec l’aide de Herwarth Walden (1878-1941), directeur de la revue et galerie Der Sturm, l’artiste acquiert rapidement une solide réputation dans la capitale allemande, où il expose une quarantaine de toiles au cours de la seule année 1913, tandis qu’il diffuse abondamment ses propres textes théoriques et ceux de ses amis Guillaume Apollinaire (1880-1918) et Blaise Cendrars (1887-1961). Le peintre français suscite bientôt l’engouement de certains artistes berlinois, nombreux à l’avoir rencontré lors de ses deux voyages en Allemagne avant la guerre. Pour une large partie de la recherche, ce succès s’expliquerait par un « malentendu productif » : les artistes de la capitale allemande auraient détourné l’œuvre de Delaunay dans un sens germanique, appréciant sa peinture pour des raisons étrangères à ses intentions initiales. Contestant cette hypothèse – variante de celle, pluriséculaire, de l’incompatibilité par nature des goûts allemands et français – nous proposons d’envisager la réception berlinoise de Delaunay dans une perspective micro-historique, en nous intéressant au regard porté sur lui par trois artistes : Ludwig Meidner (1884-1966), Lyonel Feininger (1871-1956) et Bruno Taut (1880-1936). Après avoir mis en exergue les discours possiblement « entendus » par ceux-ci autour de l’œuvre du peintre français en Allemagne, nous nous intéressons à la trajectoire individuelle de chacun d’entre eux, mettant en évidence la profondeur des liens qui unissent finalement les avant-gardes désignées sous les termes d’orphisme et d’expressionnisme.

 

Summary:

"Et les grands cris de l’Est” : Robert Delaunay in Berlin, 1912-1914

Robert Delaunay (1885-1941) is among the French artists that are the most involved in Berlin at the dawn of the World War I. Thanks to Herwarth Walden (1878-1941), who is the director of the magazine and the gallery Der Sturm, the artist quickly earns a solid reputation in the German capital city where he exhibits around forty paintings in 1913 alone, while widely circulating his own theoretical texts as well as those of his friends Guillaume Apollinaire (1880-1918) and Blaise Cendrars (1887-1961). The French painter soon spurs the interest of some Berlin artists, many of whom have met him during his two trips to Germany before the war. For an extensive part of the research, this success could be explained by a “working misunderstanding”: the artists of the German capital city supposedly twisted Delaunay’s work in a Germanic sense, appreciating his painting for reasons that were not related to his initial intents. We contest this hypothesis – which is a variant of the centuries-old hypothesis that states a natural incompatibility between German and French tastes – we suggest to consider the Berlin welcome of Delaunay in a micro-historical perspective by focusing on three artist’s point of view about him: Ludwig Meidner (1884-1966), Lyonel Feininger (1871-1956) and Bruno Taut (1880-1936). After underlining the speeches they possibly “heard” surrounding the French painter’s work in Germany, we focus on each artist’s individual path, showcasing the depths of the links that join actually the avant-gardes that are coined under the terms of orphism and expressionism.

 

 

Jury :

  • M. Dufrene (PARIS 1)
  • M. Fleckener (Hambourg)
  • M. Pierre (PARIS 4)
  • M. Rousseau (PARIS 1)
  • Mme Stavrinaki (PARIS 1)