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Le sang de Rembrandt

Rembrandt Harmensz. van Rijn, L’Aveuglement de Samson, 1636, huile sur toile, 219 x 305 cm. Francfort-sur-le-Main, musée Städel
Conférence
Rencontres du centre
Centre Chastel
06.12.2023
Vidéo
Intervenant(s) :
Jan Blanc
Durée :
1h38

Troisième séance des Rencontres du Centre André-Chastel (2023-2024)

Le sang de Rembrandt par Jan Blanc

06 décembre 2023

Giclées écarlates s’échappant de l’œil meurtri de Samson ; coulées noirâtres se répandant du corps mort de deux paons ; entrailles ouvertes d’un condamné à mort ou d’une carcasse de bœuf ; chairs molles et cramoisies d’une femme se baignant ou ouvrant le rideau de son lit : le sang semble avoir été, pour Rembrandt, plus qu’un détail dans ses œuvres - un motif récurrent, presque obsessionnel. Son attention est celle, particulière, d’un praticien, soucieux de rivaliser avec les meilleurs maîtres de la « charnalité » (vleesachticheyt) - Titien, Ribera, Rubens. Mais elle est aussi celle d’un peintre désireux de faire de la relation que les spectateurs entretiennent avec ses tableaux un véritable rapport de forces, âpre et presque violent, en dialogue avec les débats contemporains sur les effets du théâtre post-sénéquien (Jan de Vos), où le sang coule à flots sur la scène, ou encore, possiblement, les premières théories de la circulation sanguine (William Harvey) telles qu’elles se diffusent et se vulgarisent très tôt dans le nord de l’Europe. C’est à l’examen de ces différentes manières d’interpréter le « paradigme sanguin » dans l’œuvre de Rembrandt, auquel ne manquera pas une dimension réflexive sur le « corps » de la peinture et sa relation à celui du peintre et de ses spectateurs, que cette présentation sera consacrée.

 

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