L’exposition "Mark Rothko"qui a commencé le 19 octobre à la fondation Vuitton et durera jusqu’à début avril, est aujourd’hui l’occasion d’une rencontre qui peut sembler sinon incongrue du moins étonnante pour aborder un artiste de la pleine modernité : celle d’une philosophe et d’un historien de l’art, spécialiste de l'icône byzantine, tous deux peintres d’icônes. Rien là toutefois de tout à fait absurde, ni incohérent non plus, puisque Rothko refusait qu’on dise de lui qu’il était un peintre de paysages. Il revendiquait même la peinture du visage et de la figure humaine: cette figure si souvent humiliée, bafouée, “mutilée” comme le dit l’exergue de l’exposition. Cette responsabilité pour la lumière de la figure humaine n’a que davantage de sens aujourd’hui tandis que nous reviennent en mémoire les massacres de Butcha en Ukraine, de Kfar Aza, de Beeri en Israël et maintenant de Gaza.
Grégoire Aslanoff, historien de l'art et bibliothécaire chargé de la communication pour le CNRS au Centre André-Chastel. Professeur chargé de l’enseignement de l'art chrétien à l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge
Musique
Judee Sill : Judee Sill - There's A Rugged Road live in London
Eric Whitacre (USA) Lux aurumque, 2000