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2025
Maxime Bray. Un comble à la Mansarade ? Minute où il est question de regards croisés, d’expertises conjointes et de frictions entre les architectes et les peintres dans la seconde moitié XVIIe siècle. Minute d’histoire de l’architecture moderne #42, 2025. ⟨hal-04992695⟩
La caricature de Mansart, tenant fièrement une marotte, aurait pu figurer en bonne place, pour convoquer l’image de l’architecte fou, au sein de l’exposition qui vient de s’achever au Louvre. Depuis déjà un quart de siècle, l'attribution du dessin de la Mansarade au peintre Gilbert Francart a conduit à une réévaluation de cet épisode en mettant en lumière le caractère structurel d’un évènement qui dépasse largement le monde de la gravure. L’estampe et le placard satiriques ne sauraient en effet être réduits à un « phénomène isolé » et révèlent, entre autres, les profondes tensions qui existent entre les peintres et les architectes au milieu du XVIIe siècle. Si les confrontations publiques demeurent rares, les dissensions entre les différents acteurs du décor, nourries par les immixtions des architectes dans le domaine du second œuvre, ressurgissent périodiquement lors des répartition et conduite des chantiers ou au moment de leur clôture, durant la pratique des expertises. Ainsi, lorsque vingt huit ans après la Mansarade et treize ans après la mort de François Mansart, un architecte du roi se retrouve associé au peintre et satiriste Gilbert Francart pour l’estimation d’un plafond peint, l’occasion n’est-elle pas propice à la réalimentation de la vieille rivalité opposant les deux corps de métier ?