Le programme d’archives orales Architecture et art religieux en France (1920-1980) a été lancé en 2001 par Véronique David et Michel Hérold, chercheurs de la cellule Vitrail [1] à la Direction de l’Architecture et du Patrimoine (DAPA) du ministère de la Culture et de la Communication, aujourd’hui tous deux mis à la disposition du Centre André Chastel. Pour ce qui concerne l’architecture, ce travail se fait en lien avec Jean-Charles Cappronnier, chargé d’études documentaires aux Archives nationales. Depuis 2004, Béatrice Coquet, documentaliste au Centre André Chastel, est associée à l’entreprise.
L’architecture et l’art religieux ont connu, au cours du siècle écoulé, des bouleversements et des mutations sans précédent. Les chantiers d’églises ont constitué de véritables laboratoires d’expérimentations et d’applications de formules résolument innovantes. Parallèlement aux recherches traditionnelles sur ce vaste champ d’études, l’idée de procéder à des enquêtes orales auprès des différents intervenants – acteurs directs, proches, descendants ou collaborateurs – s’est rapidement imposée. La référence aux expériences menées par le comité d’histoire du ministère de la Culture ou par les Archives nationales, le suivi de formations (journées de l’IFA, séminaire de Florence Descamps à l’EPHE [2]) ont permis de concevoir ces enregistrements comme de véritables sources d’archives mises à la disposition du public.
Templo Expiatorio de Guadalajara (Mexique). Vitraux réalisés d'après les cartons de Maurice Rocher par le peintre verrier Gérard Degusseau à partir de 1964
Ces archives orales se révèlent indispensables à la compréhension de l’écrit, souvent laconique, et évitent la perte considérable d’informations que représentait la simple prise de notes à usage ponctuel. Mais, bien plus qu’une complémentarité à l’écrit, elles nous conduisent dans l’intimité des acteurs de la vie artistique, et nous aident à mieux comprendre leurs intentions à chaque étape de l’élaboration des œuvres, qu’il est plus facile, ainsi, de situer dans leur contexte. Elles mettent souvent au jour l’existence de réseaux professionnels et familiaux, dont l’importance peut s’avérer déterminante. De façon privilégiée, l’oral peut assurer la transmission, ou au moins l’explication des savoir-faire indispensables à la connaissance de l’œuvre. En dévoilant l’existence de fonds documentaires, d’albums photographiques et même d’œuvres inconnues à ce jour, il contribue à leur sauvegarde et offre un véritable vivier de nouveaux sujets d’études.
Les bénéfices des premières enquêtes ont donné lieu à une communication par Véronique David, « Archives orales et vitrail : trois témoins des Trente Glorieuses », dans le cadre du colloque Architecture religieuse au XXe siècle, quel patrimoine ? organisé par la DAPA et l’INHA à Lille les 25 et 26 mars 2004, puis, en collaboration avec Jean-Charles Cappronnier et Michel Hérold, à une publication dans les actes du colloque, édités par les Presses universitaires de Rennes en 2007. Par ailleurs, une intervention sur ce sujet a été programmée en 2006 dans le cadre du séminaire « Travaux en cours/Nouvelles recherches » de l’ERCO
Ont fait l’objet d’enregistrement et de suivi documentaire :
- Jacques Bony, peintre et peintre verrier
- Michel Chaudière, peintre cartonnier chez Labouret
- Raymond Coulon, sculpteur
- Gérard Degusseau, peintre verrier
- Michel Durand, peintre verrier
- Michel Guével, peintre verrier
- Frédéric Hémond, peintre et sculpteur
- Philippe Kaeppelin, sculpteur
- Philippe Lejeune, peintre cartonnier
- Jean Le Moal, peintre
- Henri Martin-Granel, architecte, sculpteur et peintre verrier (entretien avec sa femme et ses fils Jean-Baptiste et Vincent)
- Georges Mercier, historien de l’art
- Carlo Sarrabezolles, sculpteur (entretien avec sa fille Mme Appert-Sarrabezolles)