Aller au contenu principal Aller au menu Aller à la recherche

AddToAny share buttons

Onzième séance du séminaire « L'altérité dans l'art »

Fres (Crète), église de la Panagia (seconde moitié du XIIIe siècle), mur ouest, Communion de sainte Marie l’Égyptienne
Séminaire
Le Mardi 18 février 2025 de 17h00 à 19h00
Galerie Colbert (INHA), Salle Vasari (1er étage), 6 rue des Petits-Champs, 75002 Paris
  • Nicolas VARAINE, Hagiographie et genre à Byzance : figures liminaires de sainteté féminine

    Les représentations des saintes femmes abondent dans les décors peints des églises de Crète vénitienne, aussi bien sous la forme de portraits que de cycles narratifs. Le corps des saintes est fortement engagé par le processus de sanctification : les images enseignent et célèbrent le dépassement des limites de la nature, et la présence des saintes dans l’espace public, les gestes qu’elles effectuent,
    le dénudement de leur corps, reconfigurent les limites assignées habituellement aux femmes et les discours moraux portés sur leur corps.
    La question de l’altérité sera abordée du point de vue des normes du genre, à partir d’un petit groupe de saintes femmes qui les remettent en question. Deux dossiers seront ainsi privilégiés : d’une part les représentations de sainte Marie l’Égyptienne, pénitente dont le corps a été radicalement métamorphosé par son ascèse ; d’autre part le cas des saintes habillées en homme, qui ont connu une grande fortune dans les sources textuelles, mais dont les images sont relativement rares et demandent un examen approfondi.
  • Maria CHRONOPOULOU, Lettres-images, une autre écriture : illustrer les homélies liturgiques de Grégoire de Nazianze à travers les lettres

    Les initiales enluminées se distinguent du texte par leur forme, leurs proportions et leur ornementation. Présentes dans les manuscrits grecs dès le IXe siècle, elles connaissent un essor aux XIe et XIIe siècles, devenant un support privilégié de l’image. À la croisée du texte et de l’image, la lettre, en tant que signe graphique, se métamorphose en une écriture visuelle qui enrichit et nuance la réception du texte. Par son hybridité, elle introduit une autre manière d’écrire, de voir et d’interpréter, en résonance avec les débats théologiques sur la représentation et les goûts esthétiques de l’époque comnène. Cette étude explore les lettres enluminées dans les manuscrits byzantins des XIe et XIIe siècles à travers un corpus spécifique : les homélies de Grégoire de Nazianze, notamment le recueil des XVI discours. Une sélection représentative permettra d’analyser comment la lettre devient une forme d’écriture alternative par l’image, transformant ainsi la lecture en une expérience visuelle.

     

Paris, BnF gr. 550, fol. 204r, Grégoire de Nazianze et Grégoire de Nysse