Emanuele Gallotta (Università di Catania) et Maria Rosaria Vitale (Università di Catania), chercheurs invités au Centre André-Chastel
Modérateur : Dany Sandron (Sorbonne Université - Centre André-Chastel)
Coordination : Tara Chapron
La communication illustre les résultats d'une étude interdisciplinaire sur Leonforte (EN), une « ville nouvelle » fondée en 1610 par Nicolò Placido Branciforti, dans le contexte général du peuplement des fiefs dans l'actuelle Sicile. Le pays, dont le plan d'origine n'a pas été modifié, s'élève sur les pentes du mont Cernigliere avec une double configuration : en aval, le quartier plus ancien de Granfonte avec son tissu minuscule de maisons en pente ; en amont, la ville haute, située sur un plateau et caractérisée par un système de routes orthogonales avec des références à la « capitale », Palerme. Jusqu'à présent, la littérature s'est intéressée à cette deuxième partie de l'agglomération avec ses bâtiments monumentaux, tandis que la fondation a fait l'objet d'une attention importante, principalement sur le plan historique et démographique. Par conséquent, la construction physique de la ville n'avait pas encore été abordée de manière systématique et, surtout, il n'avait pas été possible de contextualiser les phases du chantier urbain avec les dynamiques économiques et sociales qui sous-tendent la naissance d'une « ville nouvelle ».
En reliant les résultats des études disponibles à ceux de notre recherche documentaire et à travers plusieurs comparaisons avec des exemples contemporains, la communication enquête comment la fondation a été insérée dans le contexte préexistant et quels changements elle a entraînés dans le paysage et dans les relations avec les villes les plus proches. Un autre aspect examiné concerne la manière dont le modèle urbain s'est inscrit dans la morphologie des lieux, en se concentrant sur la construction des maisons paysannes qui constituent la raison même de la fondation ; enfin, la recherche interroge les stratégies de Branciforti pour garantir l'enracinement des habitants, les ambitions de son projet et les échecs inévitables. L'objectif final est la reconnaissance d'un système de valeurs pour le centre historique de Leonforte qui est aujourd'hui soumis à un phénomène d'abandon, fournissant une connaissance de base sur laquelle fonder des réflexions sur les interventions nécessaires pour rendre les habitations du XVIIe siècle attrayants pour la vie d'aujourd'hui, en préservant leur essence et en ne prétendant pas les transformer selon des modèles qui sont trop éloignés d'elles.
La recherche a été soutenue par le MUR (Ministère de l’Université et de la Recherche – Italie) dans le cadre de la Mission 4 du PNRR (Plan National de Relance et de Résilience), Composante 2, Investissement 1.3 du projet CHANGES.