Résumé
La guerre de Sécession (1861-1865) marque le début d'une longue période d'expansion économique et culturelle aux États-Unis. La place prééminente de l'art académique français inspire les Américains à un développement de leurs propre scène artistique, et les nouvelles fortunes rassemblées grâce aux industries émergentes des chemins de fer et du commerce florissant permettent à une élite de collectionneurs d'acquérir les meilleures oeuvres d'art disponibles sur le marché parisien. L'art orientaliste est, à cette époque, très en vogue parmi les peintres français, dont beaucoup entreprennent des voyages en Orient pour peindre des motifs exotiques, et les oeuvres orientalistes font partie des plus recherchées par les clients américains. Au cours d'un demi-siècle, l'orientalisme français fut l'objet d'un véritable transfert de patrimoine assimilé par la culture américaine. Ces oeuvres participèrent au développement culturel du pays, mais elles furent aussi des symboles de la réussite sociale des Américains, qui cherchèrent à asseoir leur nouveau statut au sein de la société américaine, mais aussi dans la comparaison avec les grandes puissances coloniales européennes. À travers une analyse du marché transatlantique et l'étude des collections américaines, privées et publiques, cette thèse propose une réflexion sur les effets d'une présence aussi importante d'oeuvres orientalistes françaises aux États-Unis sur le développement de l'art américain, d'un imaginaire collectif et de nouvelles ambitions impérialistes d'une nation encore en quête de son identité nationale.
- Le jury est composé de :
Barthélémy Jobert, Professeur, Sorbonne Université (directeur de recherche)
Christine Peltre, Professeure, Université de Strasbourg (rapporteur)
Chang Ming Peng, Professeure, Université de Lille (rapporteur)
Olivier Meslay, Directeur, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown