Résumé
Cette thèse de doctorat propose une réflexion sur les phénomènes de copies en matière d’estampe à travers la production d’éditeurs-graveurs allemands de la seconde moitié du XVIIe siècle et de la première moitié du siècle suivant. Parmi les principaux acteurs du monde de la gravure en Allemagne après la fin de la guerre de Trente ans, certains, à commencer par la famille des Küsel à Augsbourg, se sont largement investis dans la réalisation et l’édition de copies gravées. Parmi les modèles utilisés par ces graveurs, l’estampe française du XVIIe siècle tient une place centrale. Remises dans leur contexte historique, technique et artistique, ces copies permettent d’aborder un rapport à la reproduction et diffusion des images différent d’aujourd’hui. Trois niveaux de transferts sont dans ce cadre interrogés. Le premier se réfère à la pratique même du copiste, qui transfère son modèle sur une plaque à graver. Le deuxième niveau de transfert concerne plus spécifiquement les translations qui s’opèrent d’un pays à un autre. Enfin, le troisième interroge la manière dont le désir de s’approprier l’original se reporte sur la copie. Il s’agit ainsi de replacer ces phénomènes de copies dans leurs contextes de production respectifs mais aussi d’étudier ce qu’implique cette pratique, tout en tenant compte pour cela du rôle joué par son public.
Summary
This doctoral thesis presents a study of the phenomenon of print copying, study based on the production of German publishers and engravers in the second half of the seventeenth century and the first half of the following century. Some of the main producers of engravings in Germany after the end of the Thirty Years War, starting with the Küsel family in Augsburg, were very much involved in creating and publishing engraved copies. The French seventeenth century printing was a central element in the models used by these engravers. When these copies are placed in their historical, technical and artistic background, they enable us to address a different way of looking at the copying and publishing of pictures, compared with today. We shall, therefore, analyze three levels of transfers. The first one relates to the actual technique of the copyist who transfers the model onto an engraving plate. The second one focuses more specifically on the exchanges generated from one country to another. Finally, the third one raises the issue of how the desire to appropriate the original is transferred onto the copy. We shall thus place these phenomena of print copies in their respective backgrounds but also analyze what is implied by this practice, taking into account the role played by its audience.
Jury de soutenance
- M. Glorieux (Rennes 2)
- Mme Grivel (Paris 4)
- Mme Heck (Montpellier 3)
- Mme Le Bitouze (BnF)
- M. Michel (Lille 3)