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Les demeures seigneuriales de la maison d'Harcourt. Histoire, architecture et représentations (XVIe-XXe siècle)

Thèse

Résumé

Si l’étude du second ordre et de ses demeures a été renouvelée par des historiens comme Éric Mension-Rigau et Michel Figeac, l’étude diachronique des demeures d’une grande famille restait à faire. À la frontière de l’histoire de l’art et de l’histoire, ce travail fait aussi appel à la sociologie, l’économie, les statistiques, le droit et, enfin, à la démarche d’inventaire du patrimoine. Chacune des deux cent quatre-vingts demeures identifiées fait ainsi l’objet d’une notice, sans exclusive géographique ni temporelle. L’essai est structuré autour de quatre demeures, chacune formant une des grandes parties et étant représentative à divers titres. Fresney est le symbole de la renaissance de la famille, dans la branche cadette, après la grande rupture du milieu du XVᵉ siècle. Harcourt est marqué par les accidents de transmission et par l’aboutissement de cette ascension sociale, culminant au XVIIIᵉ siècle avec les maréchaux-ducs et gouverneurs de Normandie. La Mailleraye, lieu choisi par un Beuvron, montre la grande instabilité de certaines demeures sous l’Ancien Régime ; à la fin du XIXᵉ siècle, devenue la propriété de la branche aînée, seule demeure la chapelle avec sa nécropole, lieu presque immatériel de transmission par excellence. Le Champ-de-Bataille, enfin, devenu emblématique au XXᵉ siècle, n’a jamais été transmis par un père à son fils mais a été racheté trois fois par la famille ; le projet, quasi-royal, du propriétaire actuel, illustre les contradictions de la patrimonialisation contemporaine. Les points les plus saillants de l’analyse sont la grande instabilité des demeures et l’influence, décisive, de la coutume de Normandie sur une famille d’origine normande.

Le jury est composé :

  • Monsieur Alexandre Gady, professeur d’histoire de l’art moderne, Sorbonne Université (directeur de thèse)
  • Madame Natacha Coquery, professeur d'histoire moderne, Université Lumière Lyon 2
  • Monsieur Michel Figeac, professeur d'histoire moderne, Université Bordeaux-Montaigne
  • Madame Émilie d'Orgeix, directrice d'étude, École pratique des Hautes Études, Université Paris Sciences et Lettres
  • Monsieur Pascal Liévaux, Conservateur général du patrimoine, Direction générale des patrimoines et de l’architecture

Résumé en anglais :

While the study of the French "second ordre" and its stately homes has been renewed by historians such as Éric Mension-Rigau and Michel Figeac, the diachronic study of the residences of a great aristocratic family has yet to be done. On the borderline between art history and history, this work also calls upon sociology, economics, statistics, law and, finally, the heritage inventory approach. Each of the two hundred and eighty manor houses identified is thus subject to a note, without geographical or temporal exclusion. The Essay is structured around four houses, each of which forms one of the main parts and is representative in various ways. Fresney is the symbol of a rebirth from the family, in its younger branch, after the great rupture of the mid-15th century. Harcourt is marked by accidents of transmission and by the achievement of this social ascension, culminating in the 18th century with the marshal-dukes and governors of Normandy. La Mailleraye, a place chosen by a Beuvron, shows the great instability of certain residences under the Ancien Régime ; at the end of the 19th century, having become the property of the eldest branch, only its chapel remains with a necropolis that became an immaterial place for transmission. Le Champ-de-Bataille, finally, which became emblematic in the 20th century, was never passed on by a father to his son but was bought back three times by the family ; the almost royal project of the current owner illustrates the contradictions of contemporary patrimonialization. The most prominent points of the analysis are the great instability of the residences and the decisive influence of the Normandy custom on a family of Norman origin.