Thèse
Résumé
- Le sujet de cette thèse est le mur comme élément du « décor », tel que l’âge classique l’entend. Pour les architectes et les théoriciens du XVIe et du XVIIe siècle, le mur contribue à la beauté de l’édifice. Différentes techniques de finition permettent de l’embellir : appareils en pierre de taille dressés et ravalés, bossages, briques polychromes, enduits qui unifient et enluminent les parements. Qu’il soit nu ou orné le mur n’est jamais neutre.
- Les architectes disposent sur le mur des motifs qui « enrichissent » les ordonnances, mais les surfaces décoratives qui qualifient les intervalles entre les principaux éléments du décor, ouvertures ou éléments de l’ordre, et les encadrements qui montrent le mur comme un tableau, structurent les ordonnances, avec ou sans ordres. Ces ornements qui jouent un rôle aussi important sur le plan symbolique que syntaxique ont ainsi leur place dans le système classique des ornements dans lequel les ordres tiennent le premier rôle. Les ornements du mur peuvent prendre les caractères de l’ordre mais ont aussi leur propre rhétorique ; d’une part ils ont les qualités du mur même, d’autre part ils n’ont pas la même origine : les premiers ornements classiques imitent les inscriptions des monuments funéraires ou honorifiques de l’Antiquité.
- Une des particularités de la façade française est l’insistance sur les lignes verticales de la travée de fenêtres qui est en soi une composition ornementale. Les architectes coordonnent deux systèmes opposés : l’horizontalité qu’impose la superposition des ordres et la verticalité de la travée de fenêtres. Ils utilisent alors deux moyens : le renforcement des moulurations horizontales et l’ornement du mur.
- Cette thèse confirme certaines observations sur la façade française : l’effet a-tectonique des ornements, même si ceux-ci structurent la composition. Au principe classique de l’unité de l’organisme architectural dans lequel rien de peut être ajouté ou retranché, les architectes français apportent leur réponse : tous les éléments sont des ornements ainsi que le mur lui-même, qui se montre ou se voile de légers ornements.
The Wall and its Ornaments. Bossages, Tables, Frames and other Enrichments in French Architecture at the Classic Age
- The subject of this thesis is the wall as element of the “decor”, such as the classic age understands it. For the architects and the theorists of the XVIth and of the XVIIth century, the wall contributes to the beauty of the building. Various techniques of finish allow to embellish it: dressed stone, perfectly raised, bossages, bricks, coat which unify and illuminate facings. Naked or decorated, the wall is never neutral.
- The architects put on the wall motives which “enrich” the composition, but the ornamental surfaces which qualify the intervals between the main elements of the decor, openings or elements of the order, and the frames which show the wall as a picture structure the composition, with or without orders. These ornaments which play a role as important on the symbolic plan as on syntactic one have their place in the classic system of the ornaments in which the orders hold the leading part. The ornaments of the wall can take the characters of the order but also have their own rhetoric; on one hand they have the qualities of the wall, on the other hand they don’t have the same origin: the first classic ornaments imitate the inscriptions of funeral or honorary monuments of the Antiquity.
- One of the peculiarities of the French facades is the insistence on the vertical lines of the bay of windows which is in itself a decorative composition. The architects coordinate two opposite systems: the horizontality which imposes the superimposition of the orders and the verticality of the bay of windows. They use then two means: the intensification of the horizontal moulding and the ornament of the wall.
- This thesis confirms certain observations on the French facade: the a-tectonic effect of the ornaments, even if this they structure the composition. To the classic principle of unity of the architectural body in which nothing can be added or substracted, the French architects bring their answer: all the elements are ornaments as well as the wall itself, which shows or hides with light ornaments.
Jury
- Mme Krista De Jonge (Catholic University of Leuven)
- M. Jean Stillemans (Université catholique de Louvain)
- M. Jean Guillaume (Paris Sorbonne - Paris IV)
- M. Claude Mignot (Paris Sorbonne - Paris IV)
- M. Thierry Verdier (Bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, et université Montpellier III)
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