Résumé
Cette étude porte sur le développement de Nice, petite ville maritime et frontière des États sardes de terre-ferme, qui devient, à partir des années 1760, une destination privilégiée de « l’hiver dans le Midi », nouvelle pratique élitiste de la révolution touristique britannique dans le sillage du Grand Tour. À partir de cette époque, les voyageurs et les villégiateurs étrangers, surtout Anglais dans un premier temps, admirent notamment le spectacle de la nature, entre mer et montagnes, et jouissent d’un climat extrêmement doux en hiver, rapidement plébiscité par le corps médical. Cette douceur hivernale, permettant la croissance d’une grande diversité de plantes en plein air dans les nombreux jardins constellant la plaine niçoise, fait de ce territoire un « pays de l’éternel printemps », émerveillant les hôtes étrangers. Cette dimension horticole en particulier, parallèlement à une forte croissance touristique, connaît, surtout au XIXe siècle, un engouement imprégnant durablement le territoire. Envisagée sous l’angle des transferts culturels et du paysage, la thèse s’intéresse premièrement à la production des « critiques du paysage », à l’origine de la naissance et de la diffusion d’un certain imaginaire paysager du territoire. Des cas d’études particuliers de jardins et d’aménagements publics, en lien avec le développement du phénomène de villégiature hivernale sur le territoire, sont ensuite analysés depuis leur formation jusqu’à aujourd’hui. La dernière partie explore enfin les causes du développement et de l’expansion touristique sur le territoire, ainsi que la traduction spatiale des transferts culturels.
Summary
This study focuses on the development of Nice, a small maritime town on the border of the Sardinian mainland states, which, from the 1760’s, has become a privileged destination for « l’hiver dans le Midi » (winter in the South), a new elitist practice of the British tourist revolution in the wake of the Grand Tour. Since then, foreign travellers and vacationers, especially English at first, have admired the spectacle of nature, between sea and mountains, and enjoyed an extremely mild climate in winter, quickly praised by medical professionals. This winter mildness, allowed for the growth of a large variety of plants in the open air within the many gardens scattering the Nice plain, making this territory a “land of Eternal Spring”, astonishing foreign visitors. This horticultural dimension in particular, along with a strong tourist growth, experiences, especially in the 19th century, a craze lastingly permeating the territory. Seen from the angle of cultural transfers and landscape, this thesis is first interested in the production of “landscape critics”, at the origin of the birth and dissemination of a certain landscape imagination of the territory. Cases of specific studies of gardens and public facilities, in connection with the development of the winter resort phenomenon on the territory, are then analysed, from their formation until the present days. Finally, the last part explores the causes of development and tourist expansion in the territory, as well as the spatial translation of cultural transfers.
Le jury est composé de :
- Serge Briffaud, professeur, ENSAP-Bordeaux (rapporteur)
- Hervé Brunon, directeur de recherche au CNRS, Centre André Chastel (directeur de thèse)
- Stéphanie de Courtois, maître de conférences, ENSA-Versailles
- Sophie Cueille, conservateur général du patrimoine, Ministère de la culture
- Giovanni Fusco, directeur de recherche au CNRS, Université Côte d’Azur (rapporteur)
- Jean-Baptiste Minnaert, professeur, Sorbonne Université, directeur du Centre André Chastel