Résumé
La géométrie et les principes mathématiques font partie intégrante de l’art celte. Il est impossible en effet d’admirer la plupart des décors sans se rendre compte d’une symétrie, d’une composition au compas, ou d’une répétition d’un motif à différentes échelles. Cependant, la « géométrisation », le fait de rendre géométrique un motif, une composition de décors, va beaucoup plus loin, et met en œuvre des principes mathématiques et géométriques insoupçonnables sans un examen attentif et une analyse poussée, en décomposant les décors à l’aide de l’ethnomathématique, discipline étudiant les idées mathématiques des peuples non littéraires, afin d’en comprendre l’agencement des motifs entre eux ainsi que leur placement sur la surface décorée elle-même.
Une évidence apparait alors, celle de la constance structurelle, transcendant les périodes, les styles et les lieux, définissant de ce fait une invariabilité identitaire propre aux mondes celtes. Cette identité se démarque ainsi par une volonté d’affranchissement du support, que ce soit par le relief ou la profondeur, la fluidité des décors créant une impression de mouvement, le tout vecteur de valeurs symboliques au service du divin, représentant donc « l’invisible ». Les acteurs de ces motifs ne sont pas de simples travailleurs manuels, mais de véritables maitres du savoir, maîtrisant à la fois les outils nécessaire à la réalisation des objets sur lesquels se trouvent les décors, mais aussi les principes mathématiques et géométriques régissant les compositions.
- Le jury est composé de :
Mme Nathalie Ginoux, professeure des Universités, Sorbonne-Université et directrice de thèse
M. Eric Vandendriessche, chargé de recherche CNRS, Université Paris-Cité
M. Dominique Hollard, chargé de collection, Bibliothèque Nationale de France
M. David Valls-Gabaud, dDirecteur de recherche, CNRS, Observatoire de Paris
M. Laurent Olivier, conservateur, Musée d'Archéologie Nationale