Résumé
Résumé
La Galerie de paléontologie, d’anatomie comparée et d’anthropologie, édifiée au Muséum de Paris durant la dernière décennie du XIXe siècle pour l’Exposition universelle de 1900, se présentait comme un objet démonstratif à visée pédagogique et promotionnelle. Cette construction constituait un enjeu d’importance puisqu’elle devait tout à la fois participer au rayonnement de l’établissement et au progrès des sciences, des arts et des techniques en France. A dessein, le projet constructif fut confié à un architecte à l’acmé d’une gloire internationale, Ferdinand Dutert, concepteur du Palais des Machines, le pendant de la tour Eiffel. Trente et un artistes furent appelés à œuvrer sur cet édifice. De fait, l’étude du décor de la galerie occupe une part substantielle de cet essai : la façade de la galerie constituant une sorte de métonymie des Salons au tournant des années 1890, son étude permet d’appréhender les pratiques artistiques au Muséum qui, à la fin du siècle, étaient artificiellement attachées à la méthode supposée scientifique de Barye. Enfin, tel qu’il fut projeté, ce musée-signalétique devait se présenter comme le nouveau visage du Muséum : un établissement à la fois d’une haute valeur patrimoniale et à la pointe de la modernité, dédié à l’histoire des sciences comme aux derniers développements des savoirs scientifiques et à leur divulgation. Dans un contexte de rivalité locale et internationale, le nouveau muséum, en quête d’identité, fut élevé alors que s’élaboraient dans le monde occidental, les principes du Museum of the future. Au sein de cet essai, nous appréhendons la Galerie de paléontologie, comme l’interprétation française de ce « muséum de l’avenir ».
Summary
Erected in Paris in the last decade of the 19th century for the Paris Exposition of 1900, the Paleontology, comparative Anatomy and Anthropology Gallery presented itself as an educational and promotional demonstrative object. The stakes were high, as this construction was meant to promote the institution itself as well as scientific, artistic and technical advancements in France. The project was therefore entrusted to Ferdinand Dutert, an architect at the height of international renown who designed the Palais des Machines, Eiffel Tower’s counterpart. Thirty-one artists were asked to contribute to the building. A substantial part of this essay is thus devoted to the study of its decor. The gallery’s facade being considered as a metonymy of the Salons at the turn of the 1890s, its analysis allows us to understand the artistic practices at the Natural History Museum. Practices which, at the end of the century, were artificially linked to the supposedly scientific method of Barye. Lastly, this symbolic building was meant to be the new face of the Museum, an institution both highly historical and at the forefront of modernity, dedicated to the history of science as well as to new scientific developments and their publicizing. In search of an identity, the new museum was erected in a context of national and global rivalry, while the concept of “Museum of the future” was taking shape in the occidental world. In this essay, we apprehend the Paleontology Gallery as the French interpretation of this concept.
Jury de thèse :
- M. Laurent BARIDON (Professeur, Université de Lyon 2)
- M. Arnaud HUREL (Maître de conférences, Muséum national d'histoire naturelle)
- M. Barthélémy JOBERT (Professeur, Sorbonne Université)
- Mme Chang Ming PENG (Professeure, Université de Lille)
- Mme Anne PINGEOT (Conservatrice générale du Patrimoine, musée d'Orsay)
- M. Philippe TAQUET (Professeur, Muséum national d'histoire naturelle)