Thèse
Résumé
- Commanditaire cultivé et original, René d’Anjou montre un intérêt pour toutes les formes de l’art. Non seulement auteur, mais aussi lecteur, peintre peut-être, spectateur, metteur en scène et jouant même son propre rôle dans le cadre de ses funérailles et de ses tombeaux, le prince apparaît comme le personnage central de la création artistique à sa cour. Dans cette perspective, il s’agissait d’étudier ici la relation des arts figurés et de l’art dramatique, et plus largement le dialogue entre les arts. Cependant, il convenait de dépasser les réflexions d’Émile Mâle sur l’influence des Mystères sur les arts visuels et d’abandonner une vision de la production artistique en terme d’ascendance et de hiérarchie. Les interrogations ont donc porté principalement sur les processus de création des images, leur fonctionnement et leurs significations et sur une problématique de transmission culturelle. Les arts figurés, la littérature ou l’art dramatique participent en effet de références communes, traitent les mêmes sujets et soulèvent parfois des questions identiques, mais selon des modalités d’expression différentes. Souvent, des interférences se créent entre plusieurs langages — écrit, visuel ou oral —, jouant ainsi sur les sens possibles de l’œuvre et mobilisant la culture du lecteur et/ou du spectateur. Les exemples retenus ont dès lors contribué à préciser la pluralité de ces interactions qui questionnent en permanence sur le statut, le rôle de l’image et sa relation à d’autres media. Cela a aussi permis de mettre en valeur la personnalité de certains grands artistes de la fin du Moyen Âge dont la polyvalence et la culture ont séduit le prince.
Artistic command in the René d’Anjou’s court : a concert of words and images
- Cultured and original patron, René d'Anjou shows an interest for all the forms of art. Not only author, but also reader, painter maybe, spectator, director and playing same his own role within the framework of his burial and of his graves, the prince appears as the central character of the artistic creation to his court. In this prospect, it was a question of studying here the relation of the figurative arts and the dramatic art, and more widely the dialogue between the arts. However, it was advisable to exceed Émile Mâle's thoughts on the influence of the Mysteries on the visual arts and to abandon a vision of the artistic production in term of ancestry and hierarchy. The questioning thus concerned mainly the processes of creation of the images, their functioning and their meanings and the problem of cultural transmission. The figurative arts, the literature or the dramatic art indeed participate in common references, treat the same subjects and sometimes raise identical questions, but according to different modalities of expression. Often, interferences build up themselves between several languages - written, visual or oral -, so playing on the possible senses of the work of art and mobilizing the culture of the reader and/or the spectator. The reserved examples contributed from then on to clarify the plurality of these interactions which question permanently about the status, the role of the image and its relation in the others media. It also allowed to emphasize the personality of certain important artists of the end of the Middle Ages among which the versatility and the culture seduced the prince.
Jury
- M. Marco Collareta (université de Pise)
- Mme Fabienne Joubert (Paris Sorbonne - Paris IV)
- M. Philippe Lorentz, prés. (Strasbourg 2)
- M. Jean-Michel Matz (université d’Angers)
- M. Darwin Smith (CNRS)