Résumé
Résumé
Marquée par le pluralisme, la décennie 1970 a vu apparaître l’étiquette « Narrative Art » regroupant de nouvelles pratiques conceptuelles, orientées vers la subjectivité et la transmission de récits, qui combinent photographie et texte. Cette étude retrace pour la première fois l’histoire de cette mouvance internationale encore méconnue et mal définie. L’analyse de sa fortune critique et l’observation de ses différents contextes d’émergence, en Europe et aux États-Unis, vise à dégager la spécificité d’un champ de recherche révélant une sensibilité de l’époque, où l’identité, la mémoire, l’autobiographie et la fiction constituent des thèmes dominants. Il s’agit également de mettre l’accent sur l’articulation polysémique de l’image et du langage au sein du dispositif photo-texte, une forme hybride qui se prête à de multiples manipulations et modes de diffusion. Les œuvres rattachées au Narrative Art invitent par ailleurs à réfléchir aux mutations introduites par le photoconceptualisme. En investissant les ressources formelles de la photographie, ces expérimentations traduisent le passage d’une assimilation du style documentaire et amateur à une attention esthétique grandissante qui renoue avec le paradigme pictural. Cette prolifération des usages artistiques du médium photographique a généré une investigation soutenue de ses propriétés et conventions, qui a contribué simultanément à interroger son objectivité et à accélérer son institutionnalisation.
Summary
Marked by pluralism, the Seventies witnessed the appearance of the label « Narrative Art » uniting new conceptual practices, oriented towards subjectivity and the transmission of stories, which combine photography and text. This study recounts for the first time the history of this international trend still misunderstood and ill-defined. The analysis of its critical fortunes and the observation of its different contexts of emergence, in Europe and in the United States, aims to bring out the specificity of a research field revealing the sensitivity of the period, for which identity, memory, autobiography and fiction constitute prevailing themes. It is also the matter of stressing on the polysemous articulation of image and language within the photo-text scheme, a hybrid form which lends itself to numerous manipulations and modes of diffusion. Moreover, the works attached to Narrative Art induce to consider the mutations introduced by photoconceptualism. In investing the formal resources of photography, these experiments convey the shift from an assimilation of the documentary and amateur style to a growing aesthetic attention which takes up again with the pictoral paradigm. This proliferation of the artistic uses of the photographic medium has generated a sustained investigation of its characteristics and conventions, which has contributed simultaneously to question its objectivity and to accelerate its institutionalization.
Jury
- M. Lemoine (Paris 4)
- M. Molderings (Bochum)
- M. Pierre (Paris 4)
- M. Poivert (Paris 1)
- M. Rousseau (Paris 1)