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Histoire du scandale au Salon : 1747-1819

Thèse

Résumé

La relation de l’art au scandale procède d’une histoire riche et complexe. Si les avant-gardes ont pu donner l’idée qu’il existait entre les deux une forme d’unité essentielle, l’étude des périodes antérieures montre au contraire que le rapport de l’art au scandale s’est constitué progressivement, par la rencontre historique de facteurs hétérogènes. A partir de 1747 et de la publication de la première critique « moderne » d’art rédigée par La Font de Saint-Yenne à l’occasion du Salon, la grande exposition publique du Louvre tend à se transformer en tribune. C’est dans ce cadre de plus en plus propice aux manifestations de mécontentements, de revendications, de querelles esthétiques et politiques, que les œuvres exposées vont faire progressivement l’objet de scandale, d’abord malgré elles et à l’insu des artistes puis de plus en plus à cause d’elles et en raison des intentions délibérément provocatrices de leurs auteurs. Cette lente évolution s’est ainsi mise en place en France entre la seconde moitié du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle. Entre les deux figure cette rupture majeure que fut la Révolution française qui joua néanmoins dans cette relation de l’art au scandale davantage le rôle de catalyseur que d’instigateur d’une nouvelle donne. C’est ainsi durant cette période mouvementée de l’histoire de France, allant pour les arts de cette critique de La Font à la présentation provoquante du Radeau de Méduse lors du Salon de 1819, que l’art et le scandale tissèrent leurs premiers liens qui fondèrent la profonde relation qu’ils entretiennent désormais et qui constitue l’une des marques de l’art occidental.

Summary
The relationship of art to scandal has a rich and complex history. If the avant-gardes were able to give the idea that there existed between them a form of essential unity, the study of previous periods shows on the contrary that the relation between art and scandal was gradually formed, by the historical encounter of heterogeneous factors. From 1747 and the publication of the first "modern" art critic written by La Font de Saint-Yenne on the occasion of the Salon, the famous public exhibition at the Louvre tended to turn into a tribune. It is in this framework which is increasingly conducive to manifestations of discontent, demands, aesthetic and political quarrels, that the works exhibited will gradually become the object of scandal, first in spite of themselves and without the artists' wanting it, then more and more because of them and because of the deliberately provocative intentions of their authors. This slow development thus took place in France between the second half of the 18th century and the first half of the 19th century. Between the two happened this major break that was the French Revolution, which nevertheless played in this relationship between art and scandal more the role of catalyst than of instigator of a new deal. It was thus during this turbulent period in the history of France, starting, for Fine arts, from this critic of La Font to the provocative exhibition of the Raft of Medusa at the Salon of 1819, that art and scandal forged their first links, which founded the deep relation they now have, which is one of the main features of Western art.

Jury

Mme Chang Ming PENG – Professeur, Université de Lille (rapporteur)

Mme Christine PELTRE – Professeur, Université de Strasbourg (rapporteur)

M. Jean NAYROLLES – Professeur, Université de Toulouse Jean Jaurès (président)

M. Barthélémy JOBERT – Professeur, Sorbonne Université (directeur)