Résumé
Cette thèse interroge le processus de transformation du savoir architectural dans la Chine moderne par le biais de l’observation de la relation entre la création architecturale et l’histoire. En tenant compte de l’évolution diachronique de ces deux cultures, cette étude analyse la circulation des savoirs entre le monde occidental et la Chine et les effets discursifs qu’elle a produits dans la création architecturale et artistique chinoises. L’architecture moderne se généralise en Chine à partir de la fin du XIXe siècle en parallèle avec le développement de l’industrie. Au début du XXe siècle, apparait une nouvelle forme de conception de l’historiographie moderne qui se réfère à l’Occident. Des enjeux complexes qui impliquent des références idéologiques et qui concernent la méthode historiographique percent au travers des premières études modernes consacrées à l’architecture chinoisetraditionnelle. En s’appuyant sur cette base historique, le travail de cette thèse analyse la conception des projets architecturaux afin de mettre en évidence les recherches, très personnelles, des architectes et des historiens chinois et, notamment, leurs interprétations de certains concepts clés de la discipline. Les discours et les pratiques qui émaillent le milieu architectural des années 1950 aux années 1990 décrivent une histoire de l’architecture en pleine évolution. La discipline absorbe à la fois des influences provenant de pays étrangers et hérite de la tradition établie pendant les années « rouges ». A partir de l’ouverture du pays et des réformes économiques qui s’ensuivent, elle est aussi confrontée à un développement urbain à grande échelle. Vers la fin des années 1990, l’apparition des architectes chinois d’avant-garde révèle un courant qui vise à réinterpréter la tradition et signe le retour à la discipline elle-même.
Jury :
- M. ANDRIEUX (Paris IV)
- Mme GED (EHESS)
- M. FAYOLLE LUSSAC (ENSAP Bordeaux)
- Mme ROUILLARD (ENSAPM)
- Mme TER MINASSIAN (INALCO)