Résumé
Si aujourd'hui la valorisation du costume de spectacle semble s'imposer, sa connaissance, au-delà des aspects plus historiques, est un chemin peu parcouru. Parce que les aspects techniques de ce vêtement particulier sont très peu étudiés, c'est sur ceux-ci que se concentre cette étude – axée surtout sur les costumes de spectacles au XXe siècle – développée à partir de l’observation directe en tant que costumière et organisée à partir du cadre d’une Théorie analytique du vêtement en général. L’objectif de notre analyse est de comprendre comment le costume de scène par sa matérialité participe et donne forme d’une part à la fonction particulière de l'acteur et, d’autre part, à sa façon de devenir autre dans un personnage. Une double destination que nous avons posée comme constitutive de cet objet et qui détermine sa particularité par rapport aux vêtements ordinaires, qu'il s'agisse de le produire ou de le porter. Habiller l’acteur et habiller le personnage : quels sont précisément les moyens techniques qui permettent d’atteindre ces différentes finalités ? Tout particulièrement, les concepts d’investiture et de déguisement, permettent de rendre compte de ces mécanismes propres à cet objet. Avec un troisième terme dans cette analyse, la scène, qui désigne l’espace de la vision, le conditionnement technique des différents types de spectacle : la distance du public, la lumière, le temps de la représentation. Dans les conditions particulières de la scène, pris dans le jeu de l'acteur, le costume n'est pas l’objet qu’on voit exposé sur le mannequin mais celui que nous voyons porté : le résultat d'une série de finalités servies par sa technicité.
Jury :
Paul-Louis Rinuy (Président du jury)
Pierre-Yves Balut (Directeur de thèse)
Hélène Brun-Kyriakidis
Sylvie Nguimfack-Perault.
Paul-Louis Rinuy (Rapporteur)
Philippe Sénéchal (Rapporteur)