Résumé
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, la pacification de l’intérieur du territoire français et la stabilisation des frontières ont amené les élites intellectuelles et les administrateurs locaux et royaux à questionner le besoin d’enceintes urbaines à l’intérieur du royaume. La ville de Paris arrase ses remparts dans les années 1670, initiant par là une mutation du paysage urbain qui s’étendra aux territoires français métropolitains et coloniaux. Par l’ouverture des villes, les architectes et ingénieurs se voient confrontés à un nouveau problème architectural et urbain : la nécessité pratique d’une porte qui marque le seuil de la ville s’estompe, tandis que l’attachement citoyen à la charge symbolique des portes de ville persiste.
Or, au Siècle des Lumières, la redéfinition de l’usage et de la forme de la porte de ville sont contemporains de l’émergence de nouveaux édifices publics, qui amorcent la réflexion sur le caractère des ouvrages d’architecture. Au sein de cette nouvelle théorie des caractères, la porte de ville devra trouver et affirmer sa place. Il en va de même à l’égard de l’intérêt croissant porté à la notion d’entrée de ville, qui signale une sensibilité nouvelle envers le paysage urbain et territorial et la mobilité qui accompagne la réfection des axes de circulation terrestre et maritime du royaume de France.
Summary:
Throughout the 17th and 18th centuries, the pacification of French interior territories and the stabilization of their frontiers brought the intellectual elite and the local and royal administrations to question the necessity of city walls within the kingdom. The city of Paris razed its ramparts in the 1670’s, initiating mutations in the urban landscape that will spread throughout the French territories. By opening their cities, architects and engineers will thus be confronted to a new architectural and urban problem: there is no longer a functional need for a city gate to limit the access, but the symbolic load of city gates as landmarks to which citizen are deeply attached remains.
Jury de soutenance :
- Mme d'Orgeix (Bordeaux 3)
- M. Gady (Paris 4)
- M. Garric (Paris 1)
- M. Grignon (Laval-QC)
- Mme Struhal ( Laval-QC)