Résumé
La fin du XIXe siècle est une période charnière de l’archéologie grecque. Au rythme des grandes découvertes que sont des sites comme Delphes ou Olympie, celle-ci devient une science à part entière et dans ce mouvement qui voit la création d’instituts archéologiques, de chaires universitaires et de musées, le nombre de publications scientifiques sur le sujet explose. Par ailleurs, les années 1870 – 1915 sont un moment de fortes tensions entre la France et l’Allemagne, entre la guerre franco-prussienne et l’incendie de la cathédrale de Reims, dans un contexte européen de montée des nationalismes. Cette thèse utilise les méthodes des humanités numériques, à la fois qualitatives et quantitatives, sur un large corpus de publications scientifiques françaises et allemandes portant sur l’archéologie du monde grec de 1870 à 1915 pour explorer les ressorts de la science. En détectant automatiquement les entités nommées, nous nous penchons d’abord sur les archéologues et leurs sphères d’influence puis sur les lieux de l’archéologie. Enfin, par l’étude des cooccurrences, nous étudions d’éventuels déterminismes nationaux et nationalistes à l’œuvre dans le corpus. En traitant la littérature scientifique des archéologues comme littérature, nous mettons au jour les représentations conscientes ou non de leurs auteurs.
Mots-clés : humanités numériques ; archéologie ; Grèce ; Allemagne ; France ; XIXe siècle
Jury
- M. Barthélémy Jobert - Professeur d’histoire de l’art, Sorbonne Université (Centre André-Chastel)
- M. Glenn Roe - Professeur de littérature française et humanités numériques, Sorbonne-Université
- M. Philippe Jockey - Professeur d’histoire de l’art et d’archéologie du monde grec, Université Paris Nanterre
- M. Emmanuel Chateau-Dutier - Professeur d’histoire de l’art, Université de Montréal