- Études réunies par Jean Guillaume
- Actes du colloque tenu à Tours du 1er au 4 juin 1994, organisé par l'université de Tours, CNRS, Centre d'études supérieures de la Renaissance
On ne saurait mettre en doute l'importance des créations du Quattrocento qui ont eu des conséquences dans toute l'Europe. Mais il n'en résulte pas que la Renaissance s'identifie à ce modèle et qu'elle se diffuse ensuite, avec plus ou moins de succès, du « centre » à la « périphérie ». Le but de ce livre est de remettre en cause cette interprétation trop simple qui idéalise l'art de l'Italie centrale, valorise excessivement l'imitation et considère a priori comme des survivances ou des bizarreries ce qui diffère des formes « de référence », sans chercher à comprendre les processus de réception. En réalité, les innovations les plus intéressantes n'ont pas été le produit d'une « influence » mais le fruit d'une rencontre entre des éléments empruntés à l'art italien, extraits de leur contexte, et les habitudes, les préférences et plus encore les capacités créatrices propres à chaque milieu. D'où la diversité des Renaissances européennes et la beauté singulière de tant d'œuvres qu'il faut apprendre à voir et à apprécier pour elles-mêmes.