Être soi-même et de son temps, tel est le mot d’ordre des impressionnistes qui se revendiquent d’abord comme « indépendants », avant d’être perçus par leurs détracteurs, puis par une postérité parfois trop conciliante, comme des révolutionnaires. Malgré cette réputation, la grande majorité d’entre eux ne se considèrent en réalité jamais comme tels. La modernité qu’ils rêvent d’incarner, et qu’ils incarnent effectivement, n’est nullement déracinée. Au contraire, elle s’ancre dans la peinture des maîtres anciens – celle de Titien, de Rembrandt, de Vélasquez ou encore de Fragonard –, du XVIe siècle italien au XVIIIe siècle français, en passant par le Siècle d’or espagnol et hollandais. Ainsi, les artistes de l’avant-garde contribuent à mettre au jour une tradition que l’Académie et ses ateliers occultent encore très largement.
Cet ouvrage, qui s’appuie sur un vaste corpus critique et iconographique, propose ainsi une nouvelle approche de l’impressionnisme élaborée en fonction du rapport à la tradition antiacadémique « inventée » par les impressionnistes. Ce faisant, Brice Ameille nous offre une réflexion stimulante sur la manière dont s’écrit l’histoire de l’art.
(4e de couv.)
Ouvrage issu de la thèse L’impressionnisme et la peinture ancienne. Itinéraire d’une avant-garde face à la tradition, soutenue à Sorbonne Université, sous la direction de Barthélémy Jobert.