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Chasses princières dans l'Europe de la Renaissance

Actes du colloque de Chambord (1er et 2 octobre 2004)
Claude d'Anthenaise et Monique Chatenet (dir.)
2007
Arles, Actes Sud, 2007, 408 p.
ISBN
978-2-7427-6643-7
29.00
  • Études réunies par Claude d'Anthenaise et Monique Chatenet, avec la collaboration de Raphaël Abrille et Marie-Christine Prestat
  • Fondation de la Maison de la chasse et de la nature, Centre André Chastel et Centre d'Études Supérieures de la Renaissance

Au XVIᵉ siècle, la chasse n'est pas seulement un « passe-temps » de la noblesse associant diverses techniques de prédation à des rites répertoriés ou non dans des traités. Elle tient une place considérable dans les institutions, le droit, la gestion de la forêt et de ses percements, la transformation des paysages, la création de réserves et de parcs, la construction des casini di caccia, hunting lodges, Jagdschlösser et autres pavillons de chasse. Elle est aussi présente dans l'ornement des demeures et inspire peintres et poètes. 

Car la chasse, profondément intégrée à la société de cour, touche directement à l'image du prince de la Renaissance - une image de bravoure, de puissance et de magnificence. Aussi devient-elle un instrument de la mise en scène monarchique. Tous l'ont compris, de Henri VIII d'Angleterre à Frédéric de Gonzague de Mantoue en passant par François Ier et Charles Quint. Pourtant, les usages cynégétiques restent essentiellement liés à des traditions portées par la diversité des climats, de la faune, de la couverture forestière, de la propriété foncière. Dans le domaine de la chasse, on ne peut parler d'une « Europe des cours ». Les efforts de François Ier pour imposer la vénerie du cerf comme un art chevaleresque et savant ne rencontrent guère d'écho hors du royaume : c'est plutôt l'exemple de Nemrod et de ses monstrueux massacres qui règle l'attitude dominatrice des princes sur le monde animal. Une attitude dénuée de toute forme de compassion, qui n'a pourtant rien d'incompatible, quoi qu'on pense, avec une profonde attirance pour la nature sauvage, comme tendent à le prouver les toits en terrasse de Chambord, Mariemont ou Hardwick Hall, les premières allées en étoile percées dans la basse forêt de Coucy, les aménagements paysagers des barchi transalpins ou la faune peinte sur les murs du château bavarois de Grünau.