
- Texte de Monique Mosser
- Photographies de Jacqueline Salmon
Au terme de longues années d’abandon, le Conseil général de l’Essonne a récemment acquis le domaine de Méréville, l’un des plus beaux exemples de jardins pittoresques de la fin du XVIIIᵉ siècle. Cependant, la nature a peu à peu repris ses droits sur ce vaste fragment de paysage sublimé par les talents conjugués de l’architecte François-Joseph Bélanger et du célèbre peintre Hubert Robert, au service du banquier Jean-Joseph de Laborde. C’est ce moment particulier de l’histoire du jardin, à la veille des premiers travaux de réhabilitation, que Jacqueline Salmon a réussi à capter tout au long d’une année entière. Attentive aux métamorphoses végétales, aux changements de lumière sur la Juine, au mystère intact des rochers et des grottes, elle révèle l’émotion que suscite la beauté menacée de cette scénographie monumentale, toujours présente sous le fouillis végétal, et fixe ainsi, dans sa mobilité même, la quintessence d’un paysage en devenir.
En contrepoint, un essai de Monique Mosser rappelle l’importance de la thématique des saisons dans l’imaginaire des artistes du XVIIIᵉ siècle et le rôle essentiel qu’elle joua dans la théorie et la pratique des jardins de ce temps.