Skip to main content Aller au menu Aller à la recherche

AddToAny share buttons

Appel à contribution - L’histoire de l’architecture et les défis de l’interdisciplinarité

Opus incertum, 11 (2025), sous la direction de Nadja Aksamija, Antonio Brucculeri et Denis Ribouillault
Call for contributors
30th May 2024

La revue annuelle Opus Incertum consacre son numéro 2025 à l’histoire de l’architecture et aux défis de l’interdisciplinarité. Il est presque impossible aujourd’hui de définir la discipline de l’histoire de l’architecture en termes simples. Le domaine est devenu pluriel et fragmenté, marqué par la multi, la trans, l’inter et même l’anti-disciplinarité (Mowitt, 1997). L’adoption de diverses méthodes issues des sciences humaines et sociales et l’introduction d’approches culturelles (par exemple, les études visuelles, les études littéraires, l’intermédialité, etc.) ont donné lieu à une extraordinaire diversité dans l’écriture de l’histoire de l’architecture. Par conséquent, les chercheurs de diverses disciplines qui opèrent maintenant sous la bannière de l’histoire de l’architecture ont parfois peu en commun en termes de parcours et de méthodes (Timbert, 2021). Il semble également y avoir un décalage entre la façon dont l’histoire de l’architecture est enseignée dans les écoles professionnelles d’architecture et la façon dont elle est étudiée dans les milieux universitaires plus traditionnels, où elle est souvent le domaine des départements d’histoire de l’art. De plus, les différents contextes nationaux, plus ou moins investis dans l’interdisciplinarité, ont créé une fragmentation supplémentaire au sein du domaine à une échelle plus globale. Comment les diverses formations académiques ont-elles façonné l’éventail des approches de la discipline par les historiens de l’architecture ? Qu’est-il advenu de la relation entre l’histoire de l’art et l’histoire de l’architecture au cours des vingt dernières années (Payne, 1999 vs. Payne, 2016) ? Où se situe le “dialogue difficile” (Bardati et Rolfi, 2005) entre ces domaines aujourd’hui, également à la lumière des différents développements nationaux ? Comment la discipline a-t-elle évolué depuis la publication du numéro monographique de 2002 des Cahiers de la recherche architecturale et urbaine (qui portait sur les méthodes de recherche propres à l’histoire de l’architecture) et du numéro spécial des JSAH, “Learning from Interdisciplinarity” (Carpo, 2005) ? Quelle est la définition actuelle du champ (Leach, 2010) ?

Ce numéro monographique d’Opus incertum cherche à aborder une série de questions autour de l’interdisciplinarité en histoire de l’architecture. Il tente d’approfondir notre compréhension de la manière dont les rencontres entre l’histoire de l’architecture et d’autres domaines des sciences humaines, des sciences sociales et de l’ingénierie ont élargi ses méthodes de recherche et transformé ses critères narratifs, créant une discipline dont les contours sont flexibles, perméables et de plus en plus étendus. Son objectif n’est pas de prendre position pour ou contre l’interdisciplinarité, mais plutôt de fournir un large “instantané” du champ à travers une variété de contributions critiques et méthodologiques.

Parmi les questions générales qui peuvent guider la rédaction des articles, citons les suivantes :

  • Qu’est-ce qui, le cas échéant, donne encore un sentiment de cohérence au domaine de l’histoire de l’architecture, étant donné la diversité actuelle de ses approches et son caractère de plus en plus interdisciplinaire ?
  • Quelle a été la contribution de la théorie critique (critical theory) à l’écriture de l’histoire de l’architecture ? Les approches post-coloniales et féministes ont-elles affecté l’histoire de l’architecture autant que l’histoire de l’art ?
  • Si les technologies numériques sont devenues l’un des outils utilisés par les historiens de l’architecture et de l’urbanisme (Huffman Lanzoni, 2018), comment ont-elles redéfini la discipline et transformé l’écriture historique? Sont-elles capables de créer de nouveaux types d’espaces de collaboration physiques et virtuels pluridisciplinaires ?
  • Comment et dans quelle mesure l’intérêt toujours croissant pour les technologies du bâtiment et l’histoire de la construction (Nègre, 2018), ainsi que pour la maintenance et la conservation (Edgerton, 2006 ; Davoine, d’Harcourt, L’Héritier, 2019), a-t-il contribué au développement d’approches interdisciplinaires en histoire de l’architecture ?
  • À la lumière des études et réflexions récentes (Calder, 2021), comment l’histoire de l’architecture peut-elle bénéficier d’un dialogue méthodologique et interdisciplinaire avec le domaine de l’histoire environnementale ?
  • Sommes-nous arrivés à un point où nous devons distinguer entre architecture matérielle et architecture “immatérielle” (par exemple, la conception, la planification, la représentation, l’architecture en tant qu’image, etc., où le chercheur n’est pas nécessairement concerné par la structure physique elle-même) ? Dans quelle mesure est-il urgent de concilier ces deux approches qui, dans certains cas, requièrent des types d’expertise très différents ?
  • Le modèle monographique (c’est-à-dire centré sur des architectes et/ou des monuments particuliers) et/ou à auteur unique est-il devenu obsolète ? Dans quelle mesure la collaboration est-elle devenue un modèle de recherche et de publication souhaitable et à quoi ressemble aujourd’hui la recherche collaborative en histoire de l’architecture ?
  • Comment et dans quelle mesure les diverses traditions savantes ont-elles façonné l’engagement (ou non) des différents pays dans l’interdisciplinarité en histoire de l’architecture (Karge, Frommel et Walter, 2022) ?
  • Comment la signification de l’interdisciplinarité pour les chercheurs diffère-t-elle selon les périodes (par exemple, le début de la modernité ou la modernité contemporaine) et les traditions architecturales (par exemple, l’Asie ou l’Europe) étudiées ?
  • L’intérêt croissant pour l’hyper-contemporain est-il un problème ou une opportunité pour l’historien de l’architecture ? Y a-t-il des limites chronologiques à ne pas franchir pour préserver la distance critique nécessaire ou l’étude de l’hyper-contemporain est-elle un défi stimulant qui pourrait conduire à des innovations méthodologiques et ouvrir de nouveaux horizons interdisciplinaires dans le domaine ?

Les propositions doivent être envoyées à :

Calendrier :
30 mai 2024 : date limite de soumission du résumé (max. 2000 caractères) et d’un bref CV (max. 1000 caractères)
15 juin 2024 : notification d’acceptation
1er octobre 2024 : soumission de l’article

Pour plus d'informations, cliquer ici