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Première séance du séminaire « L'altérité dans l'art »

Martyre des saints Savin et Cyprien (détail), XIe siècle, peinture murale, Saint-Savin-sur-Gartempe
Séminaire
Le Mardi 30 janvier 2024 de 14h00 à 16h00
INHA, galerie Colbert, salle Giorgio-Vasari (1er étage), 2 rue Vivienne, 75002 Paris

Claire Boisseau

Fortunes iconographiques du supplice de la roue entre Orient et Occident

Saint Georges, sainte Catherine d’Alexandrie, saint Pantaléon, nombreux sont les saints chrétiens dont le ou l’un des instruments de torture de leur martyre n’est autre qu’une roue. À leur nombre, il faut ajouter les saints Savin et Cyprien dont le martyre figure à la voûte de la crypte de l’abbatiale de Saint-Savin-sur-Gartempe. Les peintures de cette crypte ont longtemps été qualifiées de byzantines, italo-byzantines ou seulement d’influence byzantine. Dans l’esprit des auteurs s’étant exprimés sur le sujet, il s’agissait autant d’une caractéristique stylistique qu’iconographique. C’est ainsi que la formule iconographique choisie pour représenter le supplice de la roue a été qualifiée de byzantine, ce qui est pourtant inexact. Cette conférence se propose donc d’étudier le cas du supplice de la roue à Saint-Savin et ensuite d’observer les évolutions de cette iconographie en Occident après l’époque romane. Ce sera également l’occasion de revenir sur le débat entourant l’influence byzantine dans l’art médiéval occidental.

Élodie Guilhem

Les saints orientaux accostent en Vénétie

Venise a été un port pour de nombreux saints arrivés par mer et par terre. Ils sont parfois venus à Venise pour évangéliser la lagune ou bien leurs reliques ont été importées à Venise pour y consacrer des lieux de culte. Ces saints orientaux n’ont pas tous eu la même postérité, mais beaucoup se sont ancrés profondément dans la foi des premiers Vénitiens. Dans le premier programme de la basilique, les saints venus d’Afrique du Nord occupent une place éminente. Au milieu de ces images, souvent stéréotypées, émergent des partis pris iconographiques forts et déroutants, telle la figure de saint Augustin conservée dans la coupole de Saint-Jean datant du XIIe siècle. Cette mosaïque de l’évêque d’Hippone est très éloignée des autres figures hagiographiques contemporaines qui sont presque interchangeables. Augustin figure sous des traits berbères assez reconnaissables. Cette représentation d’un saint d’Afrique du Nord aisément identifiable par ses traits physiques est-elle un unicum à Venise ? Nous montrerons que Venise a manifesté, rapidement après la domination byzantine, un souci et une curiosité pour l’autre qui se retrouvent dans les traits physiques des saints et saintes, le choix de leur langue ou leur nom. Ces éléments, loin d’être anecdotiques ou pittoresques, distillent des principes clefs de la vision vénitienne du monde et de son hégémonie maritime.

Colonne de saint Théodore, Venise, place Saint-Marc
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