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Marie-Claude Chaudonneret (1948 – 2023)

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Le Lundi 18 septembre 2023 de 00h00 à 23h59

Marie-Claude Chaudonneret (1948 – 2023), chargée de recherche honoraire au CNRS et membre de notre laboratoire pendant plusieurs décennies, nous a quittés le 18 septembre 2023 à l’âge de 75 ans. Elle était spécialisée en histoire de l’art du XIXe siècle, histoire des institutions artistiques (fin XVIIIe siècle- XIXe siècle) et de la critique d’art (XIXe siècle). Elle avait reçu en 2000 le Prix Eugène Carrière de l’Académie française pour L’État et les artistes. De la Restauration à la monarchie de Juillet (1815-1833), et en 2011 le Grand Prix de l’Essai de l'Académie française pour son ouvrage Le suicide de Gros. Les peintres de l’Empire et la génération romantique.

Elle avait soutenu sa thèse de doctorat sous la direction de Antoine Schnapper à l’université de Dijon en 1977 sur Pierre Révoil (1776-1842). Elle a contribué au catalogue de plusieurs expositions en France et aux États-Unis. Avant d'intégrer le Centre, elle avait été chargée de mission au département des Peintures du musée du Louvre.

Marie-Claude Chaudonneret laisse derrière elle une riche bibliographie. Particulièrement attentive aux contextes sociopolitiques dans lesquels s’inscrivait la création artistique, elle s’est employée à démontrer la manière dont des artistes en quête de reconnaissance officielle élaboraient des stratégies dans l’intention de s’imposer comme figures centrales de la création contemporaine. L’œuvre de ces grands noms – Révoil, Gérard, Gros, Chenavard, Delaroche ou encore Ingres pour ne citer qu’eux – a été replacé dans un contexte élargi dépassant la traditionnelle étude monographique. Elle a défini avec précision les mutations qu’a connues le statut de l’artiste à la fin du XVIIIe et tout au long du premier XIXe siècle. Pour ce faire, elle a identifié les enjeux qui avaient cours au sein des ateliers d’artistes et jaugé le poids des institutions artistiques – tels que l’Institut, le Musée et le Salon – sans négliger la part prise par la critique, les grands collectionneurs et le marché de l’art. Sa connaissance des administrations qui avaient vocation à s’acquitter d’un mécénat officiel – notamment le ministère de l’Intérieur – lui a permis de reconstituer les réseaux de sociabilité des individus qui les composaient. Sous sa plume a été révélée l’implication d’administrateurs à l’instar d’Auguste de Forbin, Sosthène de La Rochefoucauld, Gaspard Chabrol de Volvic et Adolphe Thiers. Prenant ses distances avec la notion d’« école », elle a exploré les évolutions des genres picturaux, définissant celui dit « anecdotique » – au croisement de la scène de genre et de la peinture d’histoire – et celui qualifié d’« historique » tourné vers le « passé national ». Les travaux de Marie-Claude Chaudonneret, par le regard si précis que cette chercheuse a porté sur le XIXe siècle, continueront d’être des références pour la communauté scientifique.