Pourquoi collecter et exposer textiles, verreries, céramiques, meubles ou bijoux, témoins d’un passé préindustriel, au XIXe siècle, au moment même où l’avènement de la machine et l’expansion des marchés bouleversent les processus de fabrication et de commercialisation ? Comment ces artefacts ont-ils été compris et suivant quelles modalités leur présentation a-t-elle été articulée aux productions contemporaines, dans un contexte de concurrence internationale stimulée par les expositions universelles ?
Pensés au départ comme des ensembles à vocation pédagogique, mais réunissant aussi des objets précieux en tant que témoins de l’histoire du goût, les musées d’art industriel et d’art décoratif sont porteurs d’identités multiples, ce qui explique l’évolution des dénominations, leurs vicissitudes et leur existence parfois éphémère. Les travaux désormais nombreux sur la muséologie d’une part, et sur les arts décoratifs d’autre part, placent ces institutions au cœur du questionnement autour de l’origine et des finalités des collections publiques, entre visées patrimoniales et débats théoriques sur les relations entre l’art, l’industrie et le marché.
Organisée à l’occasion de la parution de l’ouvrage Art et industrie. L’Europe des musées au XIXe siècle (sous la dir. de R. Froissart et A. Gril-Mariotte, Brepols, 2023), cette journée d’études nous permettra de prolonger la réflexion en nous appuyant sur les recherches les plus récentes. Ces approfondissements seront suivis par une table ronde entre conservateurs et chercheurs qui mettront en avant les enjeux les plus actuels des collections d’objets d’art et de mode aujourd’hui.
PROGRAMME
- 9h30 Accueil : Bénédicte Gady, musée des Arts décoratifs
- 9h45 Introduction
Rossella Froissart, EPHE-PSL, Saprat
Matinée
Modération : Philippe Cordez, musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon
- 10 h15 Quentin Coquillat, Sorbonne Université - Centre André-Chastel
L’album Egger du MAD, un outil d’artisan témoin de l’évolution du goût dans les intérieurs parisiens du début du XIXe siècle. - 10h45 Clara Carmentran
Édouard Guichard (1815‑1889), un dessinateur industriel au cœur de la fondation de l’Union centrale des beaux-arts appliqués à l’industrie. - 11h15 Pause
- 11h30 Armandine Malbois, EPHE-PSL, Saprat / École du Louvre
Le papier peint et les musées d’art industriel : une histoire de réciprocité entre création et patrimonialisation. - 12h Olga Apenko, Musée national des Arts de Bohdan et Varvara Khanenko, Kyiv
Restaurateurs des émaux peints de Limoges à la fin du XIXe et au début du XXe siècle à Paris : quelles sont leur connexions aux musées de l’époque ? - 12h30 Questions
- 13h-14h Déjeuner
Après-midi
Modération : Philippe Cordez, musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon
- 14h15 Sixtine Haye, EPHE-PSL, Saprat
Promouvoir les arts décoratifs, de la galerie au musée : Jacques‑Michel Zoubaloff et Adrien-Aurélien Hébrard. - 14h45 Thomas Ghysdaël-Trobetta
De la cheville au musée. L’histoire contrariée de la patrimonialisation de la joaillerie en France (1887‑1989). - 15h15 Questions
- 15h30 Pause
- 15h45 Introduction
Bénédicte Gady, musée des Arts décoratifs - 16h15
Table ronde animée par Rossella Froissart et Bénédicte Gady, Olivier Gabet (musée du Louvre), Audrey Gay-Mazuel (musée des
Arts décoratifs), Aziza Gril‑Mariotte (Université d’Aix, Musée des Tissus de Lyon), Céline Paul (Cité de la céramique de Sèvres, musée de Limoges).
Rossella Froissart, EPHE-PSL, Saprat
Bénédicte Gady, musée des Arts décoratifs
Aziza Gril-Mariotte, Aix-Marseille Université – TELEMMe